Municipales à Paris : l'interprétation des sondages varie d'un média à l'autre

Municipales 2008 · 4 déc. 2007 à 19:07

Municipales à Paris

La valse des sondages pour les municipales vient-elle de débuter ? Dans une démocratie d'opinion, les sondages jouent un rôle essentiel pour donner une photographie de l'opinion à un instant T. Dans le même temps, ces sondages peuvent influencer les électeurs déterminés à inverser ou à confirmer la tendance. Aujourd'hui, deux sources indiquent des tendances contradictoires. L'une montre la forte popularité de Bertrand Delanoë, l'actuel maire de Paris, l'autre indique que sa concurrente remonte dans les sondages. Moralité, le parisien serait-il si content de Delanoë au point de voter Françoise de Panafieu ? Décryptage

Revue de presse du mardi 04 décembre 2007

> Dépêche AFP : 73% des Parisiens satisfaits de l'action de Bertrand Delanoë
> Le Figaro : A Paris, Panafieu réduit l'écart avec Delanoë

Dépêches contradictoires

Les parisiens satisfaits de Delanoë

Aujourd'hui, l'AFP a publié une dépêche reprenant un sondage qui sera publié dans le Nouvel Observateur. On apprend que 77% des Parisiens contre 23% ont une bonne opinion de l'actuel maire de Paris. Sa principale adversaire, la candidate UMP Françoise de Panafieu, obtient 44% d'opinions positives contre 43% d'opinions négatives. Par conséquent, Bertrand Delanoë devance clairement Françoise de Panafieu en terme d'opinions favorables. D'ailleurs, la dépêche AFP compare ces chiffres à ceux de janvier 2006. A cette époque, la popularité des deux adversaires potentiels était sensiblement la même : 68% d'opinions positives pour Delanoë et 62% pour Panafieu.
A la lecture de ces chiffres, on peut donc en conclure que Bertrand Delanoë a creusé l'écart avec Françoise de Panafieu en terme d'opinons favorables.

Panafieu remonte dans les sondages

Mais à quelques heures d'intervalle, Le Figaro publie des chiffres qui viennent contredire la dépêche AFP. Sous le titre "A Paris, Panafieu réduit l'écart avec Delanoë", Le Figaro tente de démontrer que le maire de Paris perdu du terrain sur la candidate UMP. Ainsi, les listes de Bertrand Delanoë obtiendraient 44% des voix au premier tour contre 37% aux listes UMP de Françoise de Panafieu. Un écart de 7 points qui serait sur le point de se réduire si l'on en croit Le Figaro puisqu'en septembre, Paris Match avait publié un sondage qui indiquait que 47% des Parisiens s'apprêtaient à voter Delanoë contre 33% pour Panafieu. Entre septembre et décembre, Françoise de Panafieu a donc comblé une partie de son retard.

Deux interprétations pour une même source

Que deux sondages contradictoires soient publiés le même jour n'est pas un fait nouveau. Pendant la campagne présidentielle, la publication de sondages contradictoires était courante. Finalement, l'intérêt résidait dans les tendances données par ses sondages. Mais aujourd'hui, c'est différent car aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux sources du jour, l'AFP et le Figaro, s'appuient sur... le même sondage ! Il s'agit d'un sondage réalisé par téléphone du 26 au 28 novembre 2007 auprès d'un échantillon de 808 parisiens et qui doit être publié par le Nouvel Observateur dans son édition du 5 décembre 2007. Autrement dit, dans un même sondage, on peut être plus populaire (c'est le cas de Delanoë) et perdre du terrain sur la candidate concurrente en terme d'intentions de vote.

En réalité, tout est une question d'approximation et d'interprétation. L'AFP préfère souligner la forte popularité de Bertrand Delanoë. Le Figaro, journal de droite, tait cet état de fait et préfère insister sur l'écart qui se resserre entre les listes PS et les listes UMP. Cet écart qui se resserre est d'ailleurs assez exagéré par Le Figaro car tous ces chiffres restent approximatifs, la marge d'erreur étant de plus d'un point, on peut penser que les électeurs n'ont pas radicalement changé d'opinion entre septembre et décembre. En revanche, ce type d'articles a pour but d'insuffler le doute chez l'électeur socialiste et l'espoir chez l'électeur de droite.

Finalement, la signification d'un sondage dépend moins des chiffres bruts que de ce que souhaite démontrer le journaliste qui les interprète.

*** Liens

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