Municipales : les ministres élus pourront-ils rester au gouvernement ?

Municipales 2008 · 7 déc. 2007 à 18:56

Les ministres candidats

Au gouvernement, l'atmosphère est tendue : tandis que la campagne pour les élections municipales est lancée de façon officieuse et que certains maires ont déjà annoncé leur liste de candidature, ministres et secrétaires d'Etat hésitent à s'engager. Dans une lettre envoyée au premier ministre le 12 novembre dernier, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il souhaite que soit appliquée la règle du non-cumul des mandats. Ainsi, les ministres élus maires seront démis de leurs fonctions. Mais il semble que la règle ne soit pas la même pour tout le monde.

Revue de presse du vendredi 07 décembre 2007

- Marianne2.fr : Les ministres battent la campagne
- Le Monde : Les ministres candidats s'affranchissent de la règle du non-cumul
- NouvelObs : Hortefeux ne se présentera pas à Clermont-Ferrand

Une vingtaine de ministres candidats

Les ministres et secrétaires d'Etat seraient une vingtaine à vouloir se présenter aux élections municipales. Certains comme Eric Besson (Donzère), Jean-Marie Bockel (Mulhouse), Dominique Bussereau (Saint-Georges-de-Didonne), Xavier Darcos (Périgueux), Hervé Morin (Epaignes), André Santini (Issy-les-Moulineaux) ou Eric Woerth (Chantilly) sont déjà maires et se représentent dans leur commune. D'autres au contraire comme Luc Chatel (Chaumont), Rachida Dati (Paris, 7e), Christian Estrosi (Nice), Nathalie Kosciusko-Morizet (Longjumeau), Christine Lagarde (Paris, 12e), Laurent Wauquiez (Puy-en-Velay) et Rama Yade (Colombes) se présentent pour la première fois. Enfin, certains se représentent comme conseillers municipaux : Michèle Alliot-Marie (Saint-Jean-de-Luz), Fadela Amara (Clermont-Ferrand), Xavier Bertrand (Saint-Quentin), Jean-Louis Borloo (Valenciennes), François Fillon (Solesmes) et Hervé Novelli (Richelieu).

Leurs motivations

Les candidats ont chacun des motivations différentes. Il est des ministres que les Français n'ont jamais élus. C'est le cas par exemple de Rama Yade ou Rachida Dati que l'on a découvert lors de leur nomination au gouvernement. Les élections municipales leur permettraient ainsi d'avoir l'adoubement démocratique des citoyens, obtenant ainsi une véritable légitimité. Les ministres de gauche ayant rejoint récemment la droite, Jean-Marie Bockel, Eric Besson ou Hervé Morin se présentent pour faire reconnaître leur nouvel engagement politique. Une troisième catégorie de candidats veut confirmer leur implantation dans une ville et gagner de nouveaux électeurs. C'est le cas d'Eric Woerth.

Le non-cumul des fonctions

Même s'ils sont une vingtaine à vouloir se présenter aux élections municipales, les ministres hésitent et semblent, pour certains, faire marche arrière. En effet, s'ils n'ont pas le droit de cumuler de mandats, les élus municipaux devront alors démissionner du gouvernement. Mais selon la jurisprudence Juppé, s'ils perdent les élections, ils risquent d'être pénalisés et de devoir quitter leur poste ! Le risque est donc grand de perdre dans les deux cas. C'est pourquoi, Brice Hortefeux préfère ne pas se présenter comme prévu à Clermont-Ferrand ; Xavier Darcos et Jean-Louis Borloo n'ont pas encore choisi leur stratégie.

Les exceptions

Le premier ministre doit désormais répondre aux questions des futurs candidats inquiets de leur sort. La mesure présidentielle est vague. Certains comme Eric Woerth ne veulent pas s'en faire et prendre le risque de se présenter. D'autres au contraire veulent avoir des garanties. Ainsi, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, a obtenu des précisions. Selon François Fillon, elle pourrait garder son poste puisque Longjumeau est une ville de 20 000 habitants. Sa gestion n'entravera pas son travail au gouvernement. De même, les ministres se présentant dans des communes de gauche ne seront pas pénalisés. Enfin, les secrétaires d'Etat ne seraient concernés par cette règle du non-cumul des mandats, leurs charges seraient jugées moins lourdes.

En tout état de cause, à l'heure actuelle, les règles ne sont pas encore très claires. Les futurs candidats se renseignent, obtiennent des réponses mais les exceptions sont nombreuses au point que chaque cas devient particulier. Cette décision présidentielle laisse penser que Nicolas Sarkozy pourrait voir partir sans regret certains membres du gouvernement.

*** Liens

- Municipales 2008 : le rapport de force droite/gauche
- Municipales 2008 : les socialistes s'attaquent aux mairies communistes
- Municipales à Paris : l'interprétation des sondages varie d'un média à l'autre
- Municipales à Paris : Delanoë favori, Panafieu critiquée
- Municipales à Montreuil : la candidature contestée de Clémentine Autain
- Municipales à Neuilly : Sarkozy choisit Martinon
- Municipales à Nice : Nicolas Sarkozy place Christian Estrosi
- Municipales à Pau : François Bayrou tente sa chance

_____________________________________________________
Politique.net : Suivez l'actualité des Municipales 2008

Commentaires