Municipales : l'UMP de Paris affiche ses divisions sur le net

Selon les derniers sondages, Bertrand Delanoë part largement favori face à Françoise de Panafieu. Mais la bataille pour les Municipales à Paris a également lieu à l'intérieur même des états majors. Les deux candidats UMP et PS ont du mal à composer leurs listes dans les différents arrondissements de Paris. Dans leur camp respectif, ils doivent faire face à la fronde de nombreux élus et militants. A gauche, les listes très "people" de Delanoë et la soi-disant mise à l'écart des partisans de Ségolène Royal suscitent la polémique. A droite, les parachutages de personnalités de droite agacent les militants et les élus locaux à tel point qu'un groupe de militants a créé un site internet pour dénoncer les choix des têtes de liste imposées d'en haut, sans aucune consultation de la base.

www.ump-paris.org, le site de contestation

Des militants UMP ont mis en ligne un site internet pour dénoncer les parachutages de personnalités de droite pour les prochaines municipales à Paris. Disponible à l'adresse www.ump-paris.org, le site internet se présente comme l'Union des Militants contre les Parachutages pour les Municipales de 2008 à Paris. Ces militants dénoncent l'arrivée de Jean-Marie Cavada dans le 12 arrondissement, de Pierre Lellouche dans le 8ème et de Rachida Dati dans le 7ème arrondissement. Ils critiquent également le parachutage de David Martinon à Neuilly-sur-Seine. A chaque fois, ce sont des personnalités qui se présentent dans des arrondissements qu'ils connaissent peu par rapport à d'autres élus locaux dont la réelle implantation auraient du leur permettre d'être candidat.

Qui sont les dissidents ?

La rupture semble bien consommée entre les deux camps. A la fédération de Paris, la création de ce site irrite au plus haut point. Le risque de confusion entre les deux URL est bien réel : www.u-m-p-paris.org est le site officiel de la fédération de Paris alors que l'adresse du site internet des mécontents est quasiment identique : www.ump-paris.org.
Les critiques sont venues du refus de l'UMP Paris de consulter les militants pour la désignation de chaque tête de liste alors que le vote des militants figure dans les statuts du Parti. Dès lors, les deux camps ont intenté à l'autre un procès en dissidence. Pour la fédération de Paris, l'activisme des mécontents peut faire perdre la droite. La création de liste UMP dissidente n'est pas à exclure. Du côté des anti-Parachutages, on fait prévaloir que le candidat qui est sur le terrain depuis des années et qui se prépare aux élections avec l'aval des militants de sa circonscription n'est pas un dissident, contrairement au candidat investi par la direction sans le soutien des militants locaux.

Parachute TV contre Panaf TV

Le site anti-parachutage est plutôt bien conçu. Même si le ton noir de la charte graphique n'est pas du meilleur goût, les fonctionnalités du site anti-parachutage sont plus nombreuses que sur le site officiel de Françoise de Panafieu. La Parachute TV fait écho à la Panaf TV de Françoise de Panafieu, censée être l'innovation centrale du site web de la candidate. L'interactivité sur site de la candidate est quasiment inexistante alors que sur le site des contestataires, l'internaute peut créer son propre compte et proposer ses contributions. Les différences de fonctionnalités entre les deux sites reflètent les approches antagonistes des deux camps : la parole est aux militants pour les uns alors que la candidate UMP, Françoise de Panafieu, cherche avant tout à faire taire les critiques en empêchant le débat.

Finalement, le grand bénéficiaire de ces luttes internes à l'UMP pourrait être Bertrand Delanoë. Alors que la gauche aborde déjà ces élections en position de force, les divisions à droite pourraient encore davantage faciliter la tâche du maire sortant.