Internet et blogs · 15 déc. 2007 à 22:02
La rumeur circule depuis plusieurs semaines et se fait de plus en plus persistante. Conformément à une promesse de campagne, Nicolas Sarkozy devrait confier à un membre du gouvernement la mission de prospective, de pilotage et de coordination de la politique de l'Internet lors du prochain remaniement.
C'était une promesse de campagne : confier à un membre du gouvernement un portefeuille comprenant la gestion des nouvelles technologies et Internet. Nicolas Sarkozy l'a en partie réalisé au mois de mai en confiant à Valérie Pécresse, en plus de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, les nouvelles technologies. Mais le chef de l'Etat veut aller plus loin. Le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, a récemment évoqué la création d'un secrétariat d'État en charge de l'Economie numérique.
La création de ce poste obéirait à des besoins nouveaux. Face au développement de l'Economie numérique, l'Etat se doit de régulier ce nouveau secteur. Or, jusqu'à présent, cette régulation était mal assurée. Sur la question du piratage, la réponse de l'Etat était en décalage complet avec la réalité. La commission Olivennes a donc fait des propositions plus réalistes en élaborant des sanctions graduelles contre les internautes qui font du téléchargement illégal.
Si la France a rattrapé son retard en terme d'équipement dans le haut débit, il en est tout autrement du développement des startups françaises. La faiblesse de ces dernières par rapport aux entreprises high-tech américaines s'explique par l'absence de statut juridique approprié. Un as de l'informatique qui crée son site web doit se déclarer travailleur indépendant pour percevoir des revenus issus de son site. Selon les chambres de commerce, l'internaute est alors considéré comme un entrepreneur individuel, un artisan ou un commerçant. Ce flou juridique constitue un frein au développement des initiatives individuelles et explique que le web francophone soit en partie contrôlé par les Suisses. Les principaux noms de domaine génériques comme www.musique.com ou www.humour.com sont détenus par des sociétés helvétiques.
Thierry Solère, l'adjoint au maire de Boulogne-Billancourt et vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, part favori pour le poste. Ce Sarkozyste de 36 ans a codirigé la Net campagne de l'UMP. En juillet, il a intégré la direction du parti avec le titre de secrétaire national, tout en présidant la fédération numérique du parti de Nicolas Sarkozy. Gabrielle Gauthey, ancienne patronne de l'Arcep (agence de régulation des télécoms) serait également sur les rangs pour obtenir ce poste, tout comme André Santini, l'actuel secrétaire d'Etat à la fonction publique.
Le poste de secrétaire d'Etat à Internet est donc très convoité et très attendu par les acteurs du secteur. Ces derniers souhaitent d'ailleurs que le futur secrétariat d'Etat soit directement rattaché à Matignon, et non au ministère de la Culture ou au ministère de l'Economie, pour une approche globale.
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