Le Canard enchaîné · 24 déc. 2007 à 22:01
En cette fin d'année, tous les journaux, les radios, les télévisions proposent des rétrospectives de l'année 2007. En politique, on pourrait revenir sur le sacre de Nicolas Sarkozy, les cafouillages de Ségolène Royal pendant la campagne, les épisodes du Sarko Show depuis le 6 mai. Mais, au lieu de vous resservir des informations réchauffées, Politique.net vous propose une série en 7 épisodes des informations qui sont quasiment passées inaperçues pendant l'année.
Episode 1 : La ministre de l'Economie avait un bon pouvoir d'achat
C'est le Canard Enchaîné qui a révélé l'information dans son édition du mercredi 18 juillet 2007 : pendant plusieurs années, Christine Lagarde, l'actuelle ministre de l'économie, a touché un salaire de 800 000 dollars par an. Ramené en euros, son salaire était de 600 000 euros par an, soit 50 000 euros par mois, plus du double du revenu du président de la République après l'augmentation de Nicolas Sarkozy.
Christine Lagarde a effectué la majeure partie de sa carrière comme avocate au cabinet Baker & Mac Kenzie de Chicago qui est considéré comme l'un des plus importants de la planète. Entrée en 1981 à l'âge de 25 ans, Christine Lagarde y a progressivement gravi tous les échelons : simple avocate, elle est passée avocate associée en 1991, avant de prendre la direction du cabinet entre 1999 et 2004. Pendant 5 ans, Christine Lagarde a donc touché 600 000 euros chaque année, soit un total de 3 millions d'euros.
Lorsque Christine Lagarde revient en France en 2005 pour entrer dans le gouvernement Villepin en tant que ministre délégué au commerce extérieur, elle a donc consenti à faire un grand effort financier. Après deux années à un poste secondaire, elle est finalement la première femme à entrer à Bercy. En charge du pouvoir d'achat, les mesures sur le paquet fiscal notamment raisonnent d'une manière différente lorsqu'on connait son salaire d'avant 2004.
Le 10 juillet 2007, Christine Lagarde faisait sa première intervention à l'Assemblée nationale en tant que ministre de l'économie. La retranscription de son intervention n'a pas été reprise par les médias... sauf par le Canard Enchaîné. Ce jour-là, Christine Lagarde a sidéré ses collègues au point de reconnaître certaines maladresses. Extraits de l'intervention de la ministre :
La valeur travail a été dénigrée par "quelques bobos à la mode selon une vieille tradition française du mépris qui trouve sa source dans l'Ancien Régime. [Ce dénigrement] se retrouve au XIXe siècle chez de nombreux auteurs. Paul Lafargue, dans son livre "Le droit à la paresse", recommande à l'homme de ne travailler que trois heures par jour, et de passer le reste du temps à fainéanter et bombancer (...) le dernier avatar de ce droit à la paresse, c'est la loi des 35 heures, ultime expression de cette tendance historique à considérer le travail comme une servitude". Et la ministre de conclure en regrettant que la France "soit un pays qui pense, alors qu'il faut cesser de penser, de tergiverser et se retrousser simplement les manches".
Manifestement, la ministre de l'Economie connaît, elle, la valeur du travail.
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Quiz : Quel est le salaire de Nicolas Sarkozy depuis le 6 mai 2007 ?
