Revue de presse · 29 déc. 2007 à 18:31
Alors que les inscriptions sur les listes électorales pour participer aux municipales 2008 s'achèvent, l'INSEE vient de publier une étude sur la participation électorale des nouveaux électeurs au cours des scrutins qui ont lieu en 2007 : élection présidentielle et élections législatives. Depuis l'élection présidentielle de 1988, l'Insee réalise des enquêtes sur la participation électorale, avec l'appui du ministère de l'Intérieur et l'autorisation de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Par rapport à 2002, près de 3 millions d'électeurs supplémentaires étaient inscrits sur les listes électorales et leur mobilisation reflète un vote "intermittent et sélectif". Explications.
- Le Monde : La participation électorale a explosé en 2007 mais reste fragile
- NouvelObs : L'Insee se penche sur le comportement électoral
En 2007, plus de 42 millions de Français étaient inscrits sur les listes électorales de France métropolitaine, soit trois millions de plus qu'en 2002. Sur ces 3 millions d'électeurs, 40% ont été inscrits d'office sur les listes électorales après avoir atteint l'âge de 18 ans en 2006, et 60% ont été inscrits après des démarches volontaires effectuées en mairie à la fin de l'année 2006. Parmi ces 830 000 personnes qui ont fait la démarche de s'inscrire, la moitié a moins de 30 ans. Les élections ont donc été l'occasion d'un rajeunissement du corps électoral.
Les nouvelles inscriptions ont notamment été nombreuses dans cinq départements d'Ile-de-France : Hauts-de-Seine, Paris, Seine-Saint-Denis, Val d'Oise, Val-de-Marne. Le nombre de nouveaux électeurs a également fortement augmenté dans les cités de villes de banlieue : Clichy-sous-Bois, Grigny, Villiers-le-Bel, La Courneuve, Sarcelles et Mantes-la-Jolie.
Selon l'INSEE, les nouveaux électeurs se sont fortement mobilisés pour la présidentielle. Ils ont plus participé aux deux tours de scrutin (83,5% contre 80,7% pour les autres) et sont deux fois moins nombreux à n'avoir pas du tout voté (5,7 % contre 10,3%). Les nouveaux électeurs ont donc contribué à faire baisser sensiblement le taux d'abstention aux deux tours de la présidentielle.
En revanche, pour les élections législatives, les nouveaux électeurs ne se sont pas déplacés. 48% se sont abstenus de toute participation à l'élection législative, contre seulement 31% pour les autres. L'abstention aux législatives (39,6%) a atteint à un niveau record et les nouveaux électeurs se sont encore moins déplacés que les autres.
De cette enquête, on peut aboutir à 2 conclusions :
1. Ceux qui n'avaient jamais voté se sont fortement mobilisés pour la présidentielle, avec en arrière-fond peut être, le choc du 21 avril 2002 et l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.
2. Une fois la présidentielle passée, les nouveaux électeurs ont parfaitement intégré l'absence d'enjeu des législatives et se sont encore moins déplacés pour aller vote que les autres électeurs. En définitive, ces nouveaux électeurs ne se sont mobilisés que pour la principale élection.
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