Les brèves politiques ne durent pas

Les 7 affaires évoquées dans notre série sur les informations passées inaperçues en 2007 ont toutes un point commun : elles n'ont fait l'objet que de quelques brèves dans la presse. Tous les journaux et magazines ont une rubrique "brèves politiques", "confidentiel" ou autres. Parfois, derrière ces brèves se cache une information importante, un scoop. Mais la plupart du temps, ces brèves ne sont pas reprises dans les médias de masse, à la radio, mais surtout à la télévision. Pourquoi ? Quelles sont ces informations qui échappent à la vigilance des journalistes ?

D'une manière générale, tout ce qui est lié à l'argent est tabou car souvent difficilement vérifiable : il n'y a aucune transparence sur les dépenses de l'Elysée, des ministères.

Deuxièmement, l'essence même d'une brève est d'être brève dans la forme et dans le temps. Pour qu'une information fasse la Une des journaux, il faut que le journaliste ait de la matière pour pouvoir rédiger un véritable article. Or, certaines informations brutes ne nécessitent pas de long développement. Par exemple, lorsque le Canard Enchaîné révèle que Nicolas Sarkozy a préféré conserver son salaire de ministre de l'Intérieur plutôt que de celui de président entre mai et décembre 2007 pour gagner plus, le journal satirique n'en fait qu'une brève. Sans le buzz politique déclenché par Politique.net, l'information serait passée sous silence. Pourtant, celle-ci est de première importance : le président de la République s'est octroyé une augmentation conséquente (près de 4 000 euros par mois) en catimini.

Par conséquent, force est de constater que les brèves politiques ne durent pas... dans les médias traditionnels. Mais tout pourrait changer avec Internet. Pour l'instant, seules des vidéos en ligne ont fait scandale sur le net, notamment celle de Ségolène sur les profs et les 35 heures. Mais à terme, Internet est en train de devenir une gigantesque base de données à ciel ouvert d'articles et de brèves politiques. Désormais, tout acte aussi infime soit-il peut laisser des traces. L'idée n'est pas de semer le doute constamment sur l'éthique des politiques mais au contraire, de les inciter à plus de prudence pour qu'enfin, la démocratie soit plus transparente et respectueuse des citoyens.