Municipales 2008 · 7 jan. 2008 à 23:41
Bras droit de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Jean Tibéri avait récupéré le poste de maire de la capitale au lendemain de l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995. Au cours de son mandat, de nombreuses affaires judiciaires étaient venues éclabousser la droite parisienne au point que Jean Tibéri n'avait pas obtenu l'investiture du RPR aux élections municipales de 2001. On connaît la suite. Bertrand Delanoë a réussi à offrir à la gauche ce bastion historique de la droite.
Malgré les multiples affaires et son échec de 2001, Jean Tibéri n'a jamais quitté le paysage politique parisien. Depuis 1965, il est élu au conseil de Paris. Et, aujourd'hui, à 72 ans, il part favori pour conserver son siège de maire du Ve arrondissement de Paris, au grand désespoir du PS qui n'arrive pas à faire chuter cet élu parisien indéboulonnable.
Jean Tiberi a beau être connu pour ses affaires douteuses à la Mairie de Paris, il est encore très actif en politique. Il a traversé ainsi de nombreuses tempêtes, affronté des déconvenues, rendu pas mal de coups aussi. Mais, à 72 ans, l'ancien maire de la capitale compte remporter encore de nombreuses victoires, à commencer par les élections municipales : il brigue le 5ème arrondissement de Paris face à la socialiste, Lyne Cohen-Solal. Même si la candidate UMP à la mairie de Paris, Françoise de Panafieu ,a essayé de l'évincer des élections pour lui substituer la ministre de la culture, Christine Albanel, Jean Tiberi sera bien le candidat : les électeurs de son arrondissement, qu'il a consultés, lui ont apporté leur soutien.
Jean Tiberi est fortement implanté dans la capitale : depuis 1965, il siège au Conseil municipal de Paris, il est également député depuis près de 40 ans, il a été maire de Paris entre 1995 et 2001 et maire du 5ème arrondissement depuis 1983 (avec quelques interruptions), arrondissement où il a vu le jour et auquel il montre un véritable attachement.
Durant des années Jean Tiberi a marqué des points contre les socialistes : il a vaincu par quatre fois la candidate Lyne Cohen-Solal, trois fois aux législatives et une fois aux municipales. En mars 2008, pour la cinquième fois, ces deux adversaires se retrouveront. Mais Jean Tiberi semble avoir quelques longueurs d'avance : il a fait appel à l'économiste Christian de Saint-Etienne, du MoDem et Marielle Gallo, avocate et femme de l'historien Max Gallo, pour figurer sur sa liste.
Jean Tiberi, même s'il se montre confiant en ce qui concerne les élections municipales, traîne derrière lui de sacrées casseroles car s'il règne depuis des décennies sur Paris, sa légitimité est entachée de nombreuses affaires. Que ce soit à gauche comme à droite, on se méfie de celui qui ne renonce à aucune difficulté et se sort de toutes les situations. Ainsi, en 2001, lorsque Henri Guaino s'est présenté sur la liste RPR aux municipales contre Jean Tiberi, il n'a obtenu que 9,6% des suffrages alors que son adversaire en a eu 40% ! Les doutes sont grands sur ses actes frauduleux notamment en ce qui concerne les listes électorales. La candidate socialiste, Lyne Cohen-Solal a déposé plainte contre X en 1998 certaine que le Maire du 5ème arrondissement de Paris a eu recours à de faux électeurs. Depuis, l'affaire est en attente de jugement. Si 8 000 inscrits sur les listes ont disparu entre 1995 et 2001, il n'en reste pas moins que les votes par procuration sont légion, procédé suscitant de nouveau la suspicion du PS.
Jean Tiberi semble pourtant bénéficier d'une certaine popularité dans le 5ème arrondissement. Il sait se montrer et gâter ses électeurs. Il a appliqué les méthodes de Jacques Chirac, en mettant en oeuvre la machine administrative parisienne au service de son arrondissement. Il a donc profité de sa place à la Mairie de Paris pour aménager le 5ème.
C'est lui-même qui se charge de recevoir les parents en quête d'une crèche pour accueillir leur nourrisson. D'autre part, avant même la campagne pour lutter contre la malbouffe et l'obésité, toutes les cantines du 5ème arrondissement de Paris sont devenues bios. Par conséquent, 88% des enfants les fréquentent. Enfin, pour montrer son action, Jean Tiberi se rend sur les marchés pour rencontrer ses électeurs.
Face à l'enthousiasme de ces socialistes qui votent pourtant Tiberi aux municipales, le PS s'agace estimant que le maire fait du clientélisme. Il reçoit personnellement les gens dans son bureau, demande à sa femme de participer à la vie de la mairie. Elle rend ainsi quelques services pour son mari en visitant par exemple les maisons de retraite. De même, son fils Dominique, conseiller dans le 17e depuis 2001, devrait figurer sur sa liste électorale.
Assurément, la politique dans le 5ème arrondissement de Paris est une affaire de famille... qui marche pour les Tibéri.
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