Le Canard enchaîné · 9 jan. 2008 à 20:23
C'est un retour d'Egypte mouvementé que nous raconte Le Canard Enchaîné du mercredi 9 janvier 2007. Le matin du 31 décembre, Nicolas Sarkozy rentrait de son voyage en Egypte à bord de l'Airbus officiel de la présidence de la République. L'avion a décollé du Caire avec une heure de retard suite à un incident insolite... un policier a tiré une balle à l'arrière de l'avion par inadvertance. Les médias l'ont à peine évoqué sauf Le Canard Enchaîné qui en fait le récit dans son édition du jour.
Nicolas Sarkozy a toujours eu le goût d'une sécurité imposante, visible. Depuis plusieurs années, sa sécurité est assurée par une quinzaine de policiers du service de protection des hautes personnalités (SPHP). Ces policiers du SPHP l'ont suivi à l'Elysée. En voyage officiel, comme c'était le cas pour le déplacement en Egypte, il ne se déplace jamais sans ses gardes du corps.
Le 31 décembre au matin, l'Airbus officiel du président de la République stationne à l'aéroport du Caire et doit ramener Nicolas Sarkozy, une partie de son staff et une trentaine de journalistes en France. Alors que les passagers étaient en train d'embarquer à bord de l'appareil, les journalistes entendent un coup de feu à l'arrière de l'avion. Coup de chance, la balle est partie en direction du plancher et elle n'a pas ricoché. Aucun blessé, le fuselage de l'avion n'a pas été touché. En revanche, le projectile a traversé la soute à bagage. Il a fallu une dizaine de minutes pour retrouver la balle qui avait traversé une casse de matériel de France 3 ainsi que la valise d'une journaliste de VSD qui a retrouvé son jean troué selon Le Canard Enchaîné.
Plus de peur que de mal donc. Nicolas Sarkozy n'étant pas encore à bord de l'appareil, seuls les journalistes et quelques membres du staff présidentiel ont donc assisté à la scène. Si l'information a été à peine évoquée dans les médias c'est parce que les journalistes n'ont pas voulu accabler le policier. Ce dernier, pourtant expérimenté avec quinze ans de Raid à son actif, était vraiment mal. Non seulement l'incident aurait pu faire davantage de dégâts, mais cet agent de sécurité était en train de ranger en douce des armes apportées sans autorisation. En effet, Nicolas Sarkozy a tendance à surarmer ses gardes du corps alors que les autorités des pays d'accueil n'acceptent qu'un nombre limité d'armes par agent de sécurité.
Au moment de l'incident, le policier du Raid était donc en train de ranger discrètement les pistolets supplémentaires à l'arrière de l'appareil. Mais manifestement, un de ses collèges avait oublié d'enlever le chargeur de son arme avant de monter dans l'avion. En les rangeant, le policier a donc touché la détente et la balle est partie.
Malgré la discrétion des journalistes pour éviter d'accabler le policier, la bourde est quand même remontée jusqu'à l'Elysée. Interrogé par le Canard Enchaîné, le Service des Hautes personnalités a du reconnaître qu'il y avait bien eu un tir accidentel tout en démentant le fait d'avoir transporté un peu plus d'armes que ne l'autorisait le règlement. On ne sait pas si le policier a été sanctionné.
*** Source
- Isabelle Barré, "Les avions du Sarko-tour en folie", Le Canard Enchaîné n°4550, mercredi 9 janvier 2008, page 4
- Dossier : La sécurité des présidents de la République
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