Présidentielle américaine · 27 jan. 2008 à 22:09
Déjà 6 primaires ou caucus ont eu lieu depuis le 3 janvier 2008, date du coup d'envoi de l'élection présidentielle aux Etats-Unis. Au départ, il y avait 8 candidats démocrates et 7 candidats républicains. Les premières victoires des uns et les défaites des autres ont déjà permis de faire un premier tri à l'issu du mois de janvier. Même si tout va se jouer le 5 février, jour où près de 22 Etats organisent leurs primaires, on peut dégager des tendances et certains ont déjà jeté l'éponge. Mais qui sont les principaux candidats démocrates et républicains ? Et quelles sont leurs différences ?
Sunday Time - Chronique n°02
Politique.net vous propose de suivre pendant un an le déroulement de l'élection présidentielle américaine afin de vous expliquer le fonctionnement et les enjeux du scrutin. Tous les dimanches, vous retrouverez donc notre chronique "Sunday Time" qui expliquera les spécificités de la présidentielle américaine par rapport à la politique française.
Lors du premier vote, le 3 janvier dernier, 8 candidats démocrates se présentaient : Hillary Clinton, Barack Obama, John Edwards, Joe Biden, Bill Richardson, Denis Kucinich, Christopher Dodd et Mike Gravel. Après les caucus de l'Iowa et du Nevada et les primaires du New Hampshire, du Michigan et de Caroline du Sud, deux candidats sont au coude-à-coude, un troisième tente de s'accrocher et les autres sont sur le point d'abandonner. Hillary Clinton (60 ans) et Barak Obama (46 ans) sont les deux favoris. Le vote du 5 février sera décisif.
- L'épouse de Bill Clinton se place au centre de l'échiquier politique en proposant des mesures marquées à gauche (retrait d'Irak, extension de l'assurance maladie aux plus pauvres) et plus à droite (favorable à la peine de mort, au renforcement des contrôles contre l'immigration clandestine). Elle joue essentiellement sur son expérience, par opposition à son adversaire. Favorite des sondages, elle doit pourtant affronter un outsider plus coriace que prévu.
- De son côté, Barak Obama bénéficie d'une forte cote de popularité et joue sur sa jeunesse et la volonté des électeurs de renouveler le personnel politique. Un de ses principaux arguments est de vouloir tourner la page des années Clinton-Bush. Par rapport à Hillary Clinton, il adopte des positions plus à gauche : il est favorable au retrait des troupes d'Irak comme elle, mais il insiste davantage dans son programme sur des mesures économiques et sociales de justice et il défend l'instauration d'une assurance universelle publique pour tous les mineurs. Il peut notamment compter sur le soutien des Noirs des Etats-Unis.
- John Edwards (54 ans) est le seul candidat qui arrive à se maintenir face aux deux favoris. Ancien colistier de John Kerry en 2004, il se présente comme l'outsider qui veut défendre les petits contre les gros. Il est soutenu par de nombreuses confédérations syndicales car il est le plus à gauche des trois principaux candidats. Il est notamment partisan d'un financement accru des dépenses pour l'éducation, la santé et la défense. Face aux deux favoris, il pourrait faire basculer l'élection s'il acceptait un ticket avec Obama ou Clinton (à lui la vice-présidence, à l'autre la présidence des Etats-Unis).
Sept candidats se présentent : Rudolph Giuliani, Mike Huckabee, Mitt Romney, John McCain, Fred Thomson, Ron Paul et Duncan Hunter. Les primaires républicaines sont à la fois les plus ouvertes (4 favoris) et celles qui intéressent le moins les américains, comme l'indiquent les faibles taux de participation aux premiers votes du mois de janvier.
Les premiers résultats des primaires et des caucus bouleversent la hiérarchie établie par les sondages depuis des mois. Alors que l'ancien maire de New York au moment des attentats du 11 septembre, Rudolph Giulani, apparaissait comme le grand favori. Il semble aujourd'hui distancé par trois autres candidats : Mike Huckabee, Mitt Romney et John McCain.
- Rudolph Guliani (63 ans) était le favori des sondages avant le début des primaires. Ancien maire de New York, il a fait de la sécurité et de l'antiterrorisme les principaux thèmes de sa campagne. Mais "Rudy" a fait une grave erreur stratégique, il n'a pas fait campagne dans les premiers Etats qui votaient pour se concentrer sur la Floride (vote le 29 janvier) et les 22 Etats qui voteront le 5 février. Il est donc entré en campagne quasiment un mois après les autres pensant faire la différence le 29 janvier. Or, pendant que les autres candidats s'affrontaient à la télévision et devant les électeurs, Giuliani s'est retrouvé distancé, à l'écart. Depuis, sa cote de popularité s'est effondrée et un échec le 29 janvier mettrait un terme prématuré à sa candidature.
- Mike Huckabee (52 ans) incarne la droite religieuse. Ancien pasteur, il fait campagne sur des sujets de société, il est notamment opposé à l'avortement. Si sur les thèmes de société, il se situe très à droite, il défend un programme économique plutôt modéré. Même si Huckabee a remporté l'Iowa et le Nevada, il semble distancé par John McCain et Mitt Romney selon les derniers sondages.
- Mitt Romney (60 ans) est l'une des surprises des primaires républicaines. Ancien gouverneur du Massachusetts, il se présente comme le père de famille modèle. Homme d'affaires multimillionnaire, il s'est fait connaître en organisant les JO de Salt Lake City. Il axe sa campagne en défendant une baisse d'impôts pour la classe moyenne tout en souhaitant une hausse des dépenses militaires pour poursuivre la politique de George Bush en Irak. Il fait désormais partie des deux favoris.
- John McCain (70 ans) est l'autre surprise de ces primaires. Héros de la guerre du Vietnam, il est l'un des favoris les plus âgés de ces primaires. Bien connu du grand public, il est l'adversaire malheureux de George Bush lors des primaires républicaines en 2000. Aujourd'hui, il est en train de surprendre tout le monde et de prendre sa revanche. Avec Mitt Romney, il fait désormais figure de favori. Une victoire de l'un ou l'autre en Floride (29 janvier) pourrait leur permettre de prendre l'ascendant avant le grand vote du 5 février.
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