Municipales 2008 · 11 mar. 2008 à 21:42
En même temps que les municipales se déroulaient des élections cantonales. Ces élections, totalement ignorées par les médias, doivent élire des conseillers généraux en charge de la politique du département (gestion des aides sociales, des transports, des collèges, ...). Quels sont donc les résultats du premier tour de ces élections fantômes ?
Les résultats du premier tour aux élections cantonales sont sans surprise : comme les sondages l'avaient annoncé, la gauche est arrivée en tête avec 48% des voix contre 41% pour la droite. Le grand perdant est le MoDem qui obtient moins de 5% des suffrages sur toute la France. Si le parti est désormais convoité par la droite comme par la gauche, sa position reste ambiguë : François Bayrou souhaite que, si des alliances doivent se faire, elles se feront au cas par cas, tantôt à gauche, tantôt à droite.
Même si la gauche, et les socialistes en particulier, sont en tête, ils ne sont pas encore victorieux : dimanche prochain, la balance pourrait pencher vers la droite. En effet, depuis 2004 et les dernières cantonales, la gauche détient 51 départements sur 101 (en comptant l'Outre-mer). La gauche pourrait remporter 4 départements supplémentaires, mais elle est parfois en difficulté dans des départements dont elle a déjà la charge. C'est le cas par exemple en Seine-et-Marne. Rien n'est joué donc.
Les communistes sont bien implantés en Seine-Saint-Denis depuis des générations. Pourtant, dans deux cantons, Montreuil-Nord et Saint-Denis Sud, il semble qu'un rééquilibrage est en train de s'opérer entre le PC et le PS. En effet, au vu des résultats, les socialistes devancent de quelques voix seulement le PC. La bataille s'annonce donc serrée. Si le PS remportait l'un des cantons, il gagnerait alors le conseil général, détenu par le PC depuis 1967 !
Ailleurs, le PC est largement à la traîne derrière les autres partis. Malgré son bon score aux élections municipales où il est parvenu à retrouver ses mairies plus quelques autres notamment à Dieppe, le PC est plus en difficulté aux cantonales.
L'UMP n'a remporté que 41% des suffrages contre 48% pour le PS. Nicolas Sarkozy, quelques jours avant les élections, avait affirmé que le choix du candidat pour les cantonales comme les municipales relevait d'un enjeu local et non national. Cependant, le contexte national a lourdement pesé aux cantonales. La droite est en recul.
Mais comme dans toute élection, l'UMP peut aussi avoir quelques éléments de satisfaction. Le fils du président de la République, Jean Sarkozy, a gagné dès le premier tour le canton de Neuilly-Sud. De même, les résultats montrent que l'UMP pourrait l'emporter en Côte-d'Or comme dans la Somme. Les socialistes y sont en minorité. Il ne devrait pas y avoir non plus de problème en Seine-et-Marne à condition qu'elle obtienne Maux-Sud comme prévu et surtout Chelles et Perthes-en-Gatinais.
La mobilisation du deuxième tour s'avère donc décisive pour faire basculer certains conseillers généraux dans un sens ou dans un autre.
Si l'incertitude persiste, la gauche est tout de même sortie victorieuse de ce premier tour des élections cantonales avec ses 48% des voix. Bien plus, elle espère gagner entre trois et six départements et de façon quasi certaine l'Allier, la Corrèze et le Lot-et-Garonne. François Hollande a en effet remporté 55 % des suffrages dans le canton de Vigeois, en Corrèze. Il pourrait ainsi hériter de la présidence de ce département, ancien fief de Jacques Chirac. Le PS peut espérer une victoire également en Charente-Maritime, Indre-et-Loire et dans les Deux-Sèvres. Si la gauche l'emportait dans ce canton des Deux-Sèvres, traditionnellement de droite, elle renforcerait alors le pouvoir de Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes.
A l'issue des élections municipales et cantonales, le gouvernement sait qu'il devra s'occuper d'un chantier périlleux : la refonte de la carte électorale. Le découpage des cantons est censé respecter la démographie. Or, les derniers recensements rendent nécessaire une réactualisation de la carte électorale afin d'harmoniser découpages politiques et évolutions démographiques. Les contours des cantons vont donc certainement être modifiés, ce qui risque de poser des problèmes délicats au niveau des conseils généraux.
Dans des élections pleines d'inconnues, il faut en rajouter une : les chaînes de télévision donneront-elles les résultats du deuxième tour des cantonales dimanche soir ?
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