Bertrand Delanoë mise sur l'ouverture pour composer sa nouvelle équipe municipale

Revue de presse · 1er avr. 2008 à 18:48

Equipe de Delanoë

Ce n'est pas l'ouverture politique version "Sarkozy" avec des élus de l'opposition, mais Bertrand Delanoë a manifestement voulu faire preuve d'une forme d'ouverture en composant sa nouvelle équipe municipale. Sur 36 adjoints, 23 n'appartenaient pas à l'équipe sortante. Et parmi eux, on retrouve de nombreux partisans de Ségolène Royal.
Réélu maire de Paris sur un projet ambitieux intitulé "Un temps d'avance", Bertrand Delanoë a composé une équipe renouvelée et diversifiée, à l'image du large rassemblement dont il pourrait prendre la tête au Parti Socialiste.

Revue de presse du mardi 1er avril 2008

- Nouvelobs : Delanoë s'entoure d'une équipe renouvelée
- Libération : Bertrand Delanoë en quête de distinction face à Ségolène Royal
- Le Monde : Les maires des vingt arrondissements de la capitale désignés

Une équipe renouvelée, plus ouverte

Malgré un bon bilan pour son premier mandat, le maire de Paris n'entend pas se reposer sur ses acquis et compte bien poursuivre sa politique de modernisation de la capitale pour en faire un modèle du genre en terme d'emplois, de logement, de services à la personne et de respect de l'environnement.
Pour mener à bien ce programme ambitieux, le maire de Paris a composé une équipe renouvelée. Ainsi, sur les 36 adjoints qui composent l'exécutif municipal, 22 sont membres du Parti Socialiste et 14 appartiennent à d'autres formations politiques. D'autres personnalités sont issues de la société civile dont certaines incarnent la diversité, à l'image de la réalisatrice de cinéma, Yamina Benguigui, nommée adjointe en charge des droits de l'homme et de la lutte contre les discriminations.
Sur les 22 socialistes de l'équipe, Bertrand Delanoë a voulu proposer des postes à des élus qui n'appartiennent pas à son courant au sein du PS. Huit adjoints sur vingt-deux ont soutenu Ségolène Royal lors de la primaire socialiste de 2006. A la santé, le maire de Paris a nommé un strauss-khanien, Jean-Marie Le Guen, qui avait pourtant multiplié les critiques contre l'équipe municipale de Delanoë au cours du premier mandat.

Des proches aux postes clés

L'ouverture politique n'a pas empêché le maire de Paris de placer ses proches aux postes clés, au cas où il serait amené à devoir prendre ses distances avec la gestion quotidienne de la ville pour consacrer un peu plus de temps à la politique nationale. Ainsi, Anne Hidalgo a été reconduite à son poste de Première adjointe et est en bonne place pour prendre la relève quand Bertrand Delanoë devra adouber un successeur. A la présidence du groupe au conseil de Paris, il a nommé un homme d'expérience, Pierre Caffet, qui aura pour tâche d'essayer de contrôler une majorité réputée turbulente au conseil de Paris. A l'emploi, Bertrand Delanoë a nommé quatre adjoints pour faire de ce dossier une priorité. Aux finances, il a confirmé à son poste l'ancien ministre de l'Economie de Lionel Jospin, Christian Sautter.
Si les conseillers de Bertrand Delanoë insistent sur le fait que le maire de Paris a fait ses choix en fonction des compétences de chacun et non pour déléguer davantage afin de se consacrer à la politique nationale, il faut tout de même voir dans ces nominations une esquisse de ce que pourrait faire le maire de Paris s'il se portait candidat au poste de Premier secrétaire du PS : ouverture, diversité, large rassemblement de la gauche classique et mise sur la touche du MoDem en attendant une clarification des positions de François Bayrou. Sur ce point, il entend se démarquer de Ségolène Royal, mais sur tout le reste, il veut faire preuve de la plus grande ouverture possible pour ne pas fermer la porte aux partisans de Ségolène Royal si cette dernière n'était pas désignée Premier secrétaire du Parti Socialiste.



La stratégie de Bertrand Delanoë est donc simple : il doit réussir son deuxième mandat à Paris pour prétendre aux plus hautes fonctions de l'Etat. Car en 2012, s'il parvient à obtenir l'investiture du PS, nul doute que ses adversaires scruteront à la loupe son bilan à Paris. Reste à savoir maintenant si pour obtenir cette investiture, il doit impérativement devenir Premier secrétaire du PS.

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