Vidéos · 2 mai 2008 à 20:08
En politique, le débat est un exercice de style essentiel pour confronter les arguments, convaincre et se faire une idée de la politique des uns et des autres. Dans l'opposition, les partis multiplient les critiques contre le pouvoir et peinent souvent à énoncer des contre-propositions crédibles, faute d'un réel travail de fond pour rénover leur programme. Au pouvoir, les partis cherchent surtout à justifier la politique du gouvernement.
Lors d'un débat télévisé, avoir le dernier mot est déterminant pour donner le sentiment de vaincre l'adversaire. Parfois, les responsables politiques usent d'arguments approximatifs, voire inexacts, pour remporter la joute verbale. Rarement, les journalistes qui animent ces débats se permettent de corriger leurs invités lorsqu'une fausse information est avancée.
Sans chercher nécessairement à mettre en doute la parole des politiques, il apparaît important de relever les erreurs, les approximations, voire les petits mensonges des politiques pour corriger une information inexacte. Le site d'Arrêt sur Images a décidé de relever ces petits mensonges des politiques, pour les inciter à y renoncer. Dans le temps cours de l'information spectacle, prendre le temps de s'arrêter sur un débat, une argumentation, des chiffres énoncés, devient un luxe que seul Internet peut se permettre.
Après le cafouillage de Roselyne Bachelot sur le remboursement des lunettes par les mutuelles, c'est donc autour de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, d'être prise en flagrant délit de mauvaise foi. Lors d'un débat sur les franchises médicales, la ministre a balayé les critiques sur ce dispositif en expliquant que les bénéficiaires de la Couverture Médicale Universelle (les plus modestes), les femmes enceintes, les enfants, et les malades chroniques étaient exonérées du paiement des franchises médicales. Sauf que pour les malades chroniques, ceux dont les dépenses médicales sont fréquentes, c'est faux. Ils doivent payer ces franchises médicales :
Rappel : Selon le bilan de la commission des comptes publié lundi 21 avril, le déficit de la Sécurité sociale a atteint 9,5 milliards d'euros en 2007. La réforme de 2004 censée ralentir la hausse des dépenses de santé a donc eu des effets très limités. Pour combler ce déficit, le gouvernement Fillon a donc mis en place les franchises médicales. Tous les patients doivent payer 50 centimes par boîte de médicament, 50 centimes par acte paramédical (kiné, infirmière; etc.) et 2 euros par transport sanitaire. Ces trois franchises sont plafonnées à 50 euros. Tous les patients sont concernés sauf les plus modestes (bénéficiant de la CMU), les femmes enceintes et les enfants. En revanche, les malades chroniques, ceux qui sont atteints d'une maladie grave, doivent payer ces franchises médicales. C'est cette dernière mesure qui est la plus critiquée car, au final, ce sont les plus malades, qui payent le plus. Ainsi, la Sécurité sociale, fondée sur la solidarité collective, est mise à mal.
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- Rétro 2007 : Quand Ségolène Royal demandait les questions à l'avance...
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Quiz : Qui est le spécialiste des questions de santé au Parti Socialiste ?