Revue de presse · 5 mai 2008 à 21:10
Nicolas Sarkozy fête demain sa première année à l'Elysée. Les 12 premiers mois de son quinquennat auront été marqués par deux temps forts : les premières semaines débutées sur les chapeaux de roue et la brutale chute dans les sondages à partir du mois de décembre. Depuis, le président de la République ne parvient pas à renouer avec l'opinion, malgré un changement de style et une sobriété retrouvée. C'est donc dans un contexte morose que l'UMP et l'Elysée s'apprêtent à organiser la célébration de la première année. Et tout est fait pour tenter de revaloriser le bilan du chef de l'Etat.
- L'Express : Sarkozy fête l'anniversaire de son élection dans la discrétion
- France Info : L'UMP fête un an de présidence Sarkozy
- Libération : Un an de Sarkozy, l'ouverture continue de mal passer à l'UMP
Le président de la République devait commémorer en personne le premier anniversaire de son entrée à l'Elysée. Une réunion publique avec les nouveaux militants de l'UMP se tiendra demain, salle Gaveau, à l'endroit même où Nicolas Sarkozy accueillait les nouveaux militants un samedi sur deux, en 2005 et 2006. Située à deux pas du siège de l'UMP, rue La Boétie, la salle Gaveau est également le lieu où Nicolas Sarkozy avait prononcé son discours de victoire. Plusieurs ministres du gouvernement devaient assister à la réception.
Nicolas Sarkozy a finalement décidé à la dernière minute de ne pas s'y rendre, préférant célébrer dans la discrétion ce premier anniversaire. L'année dernière, Nicolas Sarkozy avait mis mal l'image d'un président au-dessus des partis, en retournant au siège de l'UMP après le vote du traité de Lisbonne. Il a donc préféré y renoncer et recevra en fin de journée, après un déplacement dans le Gard, les membres du gouvernement et leurs conjoints pour un cocktail-dînatoire au Palais de l'Elysée. Celui-ci sera fermé à la presse et confirme la volonté de Nicolas Sarkozy de ne plus en faire trop.
De son côté, l'UMP prépare également un grand plan de communication pour tenter de revaloriser le bilan de cette première année. Un tract de huit pages a été tiré à 4 millions d'exemplaires pour défendre les réformes du gouvernement. Intitulé "Mai 2007 - Mai 2008, un an de réforme et de promesses tenues", le document rappelle tout ce que le gouvernement a déjà fait. Alors que l'opinion critique un manque de lisibilité dans l'action du président de la République, ce tract est censé rappeler la cohérence des mesures déjà prises.
Par ailleurs, pour tenter de neutraliser des enquêtes d'opinion très défavorables au chef de l'Etat et des sondages négatifs sur son bilan, l'UMP a lancé la semaine dernière une grande consultation par Internet auprès des 380 000 adhérents à jour de cotisation (chiffres fournis par l'UMP). L'objectif est de déterminer les trois engagements pour lesquels la majorité présidentielle a obtenu les meilleurs résultats depuis un an et à choisir les trois engagements prioritaires pour l'année à venir. Les résultats de cette consultation seront communiqués lors de la réunion Salle Gaveau.
Cette célébration a deux objectifs : revaloriser le bilan du chef de l'Etat et redonner à l'UMP un rôle central, le parti étant jugé trop timide depuis l'élection de Nicolas Sarkozy dans la pédagogie des réformes et la défense du bilan. En relançant la machine UMP, Nicolas Sarkozy espère accélérer une remontée dans les sondages qui tardent à venir. Omniprésent dans les médias pendant les premiers mois de son mandat, le président de la République a du raréfier ses interventions et se mettre en retrait lors des municipales de 2008 pour limiter la casse dans son propre camp.
En l'espace d'une année, le président de la République a mené de multiples réformes (régimes spéciaux, peine plancher, détaxation des heures supplémentaires), réussit à remettre la France dans le jeu européen en participant activement à l'élaboration du traité de Lisbonne. Toutefois, sur le pouvoir d'achat, aucun résultat tangible n'a été obtenu. En outre, par son comportement parfois provocateur, le président de la République s'est coupé d'une partie de l'opinion et peine à remonter la pente malgré un changement de style manifeste ces dernières semaines. A l'Elysée, l'équipe présidentielle se donne deux ans pour faire remonter la cote de popularité du chef de l'Etat. D'ici là, une nouvelle étape de son quinquennat va s'ouvrir au mois de juillet avec la présidence française de l'Union Européenne.
- Sarkozy, l'homme pressé demande du temps
- Le président se donne deux ans pour remonter la pente
- Sondages contradictoires sur Sarkozy : les médias choisissent leurs chiffres
- Revue de presse du 7 mai 2007 : la victoire de Nicolas Sarkozy
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Quiz : En quelle année le quinquennat fut-il adopté ?