Revue de presse · 12 mai 2008 à 20:34
Hier, Olivier Besancenot était l'invité de Michel Drucker dans Vivement Dimanche. Enregistrée mercredi dernier, l'émission avait créé la polémique il y a une semaine, au sein même des rangs de la LCR. Alors qu'Olivier Besancenot a porté plaine pour atteinte à la vie privée, le leader de la LCR ayant fait l'objet d'une filature pendant des mois selon l'Express, il n'a pas hésité à se raconter sur le divan de Vivement Dimanche, avec images d'archives à l'appui. Le facteur de Neuilly, né politiquement en 2002 au moment de la campagne présidentielle, a réussi à s'imposer comme le leader de l'Extrême gauche en France. Et il compte bien se servir de sa médiatisation pour élargir son électorat en créant un nouveau parti.
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Devant plus de 2 millions de téléspectateurs, Olivier Besancenot a été reçu plus de 3h dans l'émission de Michel Drucker, Vivement Dimanche. Il a pu expliquer le sens de son engagement, ses principales revendications. Il y a développé ses idées, dénoncé la politique du gouvernement, la crise du pouvoir d'achat alors que la grande distribution accumule les profits. Pour dénoncer la précarisation des travailleurs, il a notamment invité deux femmes syndicalistes : une ancienne salariée de l'ex-fabricant de stylos Reynolds à Valence, et une ouvrière d'une entreprise métallurgique de la région lilloise.
Retraçant le parcours du facteur de 34 ans, Michel Drucker a notamment abordé l'enfance et le contexte familial du jeune trotskyste :
Une semaine avant le tournage de l'émission, plusieurs voix se sont élevées au sein des rangs de la LCR pour dénoncer la venue d'Olivier Besancenot dans une émission de divertissement. Les critiques sont venues du courant minoritaire de la LCR qui s'agace de la personnalisation à outrance du parti. En outre, Christian Piquet, principal opposant à Olivier Besancenot, dénonce une tendance à la peoplisation de la vie politique qui toucherait actuellement le parti trotskyste. Avec plus de 4% à la dernière élection présidentielle, Olivier Besancenot s'est imposé comme le leader de l'extrême gauche, surclassant Arlette Laguiller. C'est la confirmation de cette notoriété, dans un parti où le collectif prime sur l'individu, qui suscite des tensions au sein de la LCR. Nouvelle star des médias, Olivier Besancenot devient la cible de ceux qui sont restés attachés aux traditions du parti trotskyste.
Afin de confirmer son OPA au sein de l'extrême gauche, Olivier Besancenot envisage la création d'un nouveau parti anti-capitaliste qui pourrait récupérer tous les déçus du PC, des Verts, et réunir en son sein tous les altermondialistes. L'objectif est d'élargir encore un peu plus l'électorat de la Ligue, qui s'est déjà considérablement renouvelé depuis 2002 puisque la LCR dépasse désormais Lutte Ouvrière.
Depuis la fin de l'élection présidentielle, Olivier Besancenot défend ce projet de nouveau parti. Mais celui-ci est loin de faire l'unanimité au sein de la LCR. De nombreux militants craignent la dilution du parti au sein d'un conglomérat trop disparate. La venue d'Olivier Besancenot dans une émission de divertissement a donc servi d'angles d'attaque à ses adversaires.
Alors que Lutte Ouvrière connaît un certain reflux en France suite à la contre-performance d'Arlette Laguiller à l'élection présidentielle de 2007, l'Extrême gauche en Europe se porte plutôt bien. En Allemagne, le nouveau partie "Die Linke" née en 2007 de la fusion entre la gauche du SPD d'Oskar Lafontaine et le PDS (ex-parti communiste est-allemand) apparaît comme la 3ème force du pays avec 14% des suffrages. Au Danemark, le parti socialiste populaire rivalise avec le parti social-démocrate. Même constat en Suède. Olivier Besancenot veut donc profiter de ce contexte favorable, au moment où la social-démocratie peine à trouver une réponse satisfaisante aux multiples crises économiques et financières, pour donner un nouvel élan à l'Extrême gauche française, quitte à donner de sa personne dans des émissions populaires.
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Quiz : Quel âge avait Olivier Besancenot lors de sa première candidature à l'élection présidentielle ?
