Revue de presse · 9 juin 2008 à 19:00
Un an après avoir quitté l'Elysée, l'ancien président de la République, Jacques Chirac, revient aujourd'hui sur le devant de la scène avec le lancement de sa fondation pour la paix et le développement durable. A 75 ans, Jacques Chirac inaugure son dernier grand projet en se consacrant exclusivement à de grandes causes. Retour sur l'année écoulée de l'ancien président.
- L'Express : La nouvelle vie de Chirac
- Le Monde : Jacques Chirac lance sa fondation
- Libération : Chirac peut se reposer sur sa Fondation
Jacques Chirac est le premier président de la République a quitté l'Elysée et la vie politique en même temps. Après 40 ans d'une vie publique très chargée (maire, député, ministre, premier ministre, président), la transition a été rude selon les proches de l'ancien chef de l'Etat. Il lui a fallu un temps d'adaptation pour retrouver le rythme paisible d'une vie normale, très différente de la frénésie du pouvoir. Agé de 75 ans, Jacques Chirac a réduit ses activités et s'est fait posé un pacemaker en avril dernier.
Malgré tout, il entend continuer à « servir ». Il s'est installé dans des bureaux rue de Lille, à deux pas de l'Assemblée nationale et de l'ancien siège du RPR. Son retour sur la scène nationale s'est faite en deux temps : d'abord au conseil constitutionnel, ou l'ancien président de la République siégeant de droit a retrouvé son rival de toujours, Valéry Giscard d'Estaing. Jacques Chirac s'est aussi attelé à mettre en place une fondation, sur le modèle des fondations des anciens dirigeants politiques de haut rang, comme celle de Bill Clinton.
C'est aujourd'hui que Jacques Chirac inaugure sa fondation au musée du Quai Branly. L'objectif principal de celle-ci est d'agir au service de la paix, dans le sens le plus large : améliorer l'accès à l'eau pour tous, favoriser l'accès des pays pauvres aux médicaments, sauvegarder les langues et les cultures menacées. L'écologie et le développement durable constituent l'autre aspect de la fondation. Jacques Chirac veut promouvoir le développement durable, lutter contre la déforestation et la désertification. Pour remplir tous ses objectifs, Jacques Chirac compte bien activer tous ses réseaux patiemment construits au cours de ses 40 ans de vie publique.
Présidée par Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, la Fondation Chirac a été reconnue d'utilité publique en mars dernier. Elle est dotée d'un comité d'honneur prestigieux : Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, les Prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri, Mohammad Yunus et Rigoberta Menchu, ou encore le chanteur Youssou N'Dour en font partie. La Fondation va fonctionner avec de petits effectifs, un cercle de fidèles, souvent bénévoles.
Au cours de sa première année de "retraite active", Jacques Chirac s'est fait plutôt discret dans les médias. Dans les rares interviews qu'il a bien voulu accorder, l'ancien président de la République s'est toujours évertué à ne pas critiquer son successeur. Il se refuse même de commenter les critiques de Nicolas Sarkozy à son égard. Sans cesse attaqué au cours de sa carrière politique, Jacques Chirac est aujourd'hui au-dessus de la mêlée selon ses proches. Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ont d'ailleurs déjeuné ensemble récemment, dans une volonté d'apaisement.
Si Jacques Chirac a souvent battu des records d'impopularité au cours de sa carrière, depuis son départ de l'Elysée, il bénéficie d'une bonne cote de popularité. Selon le dernier baromètre IFOP-Paris Match, il a 68% d'opinions favorables. Fort de cette popularité retrouvée, l'ancien président a fait une sortie remarquée au salon de l'agriculture en février dernier qui contrastait avec la visite tumultueuse de Nicolas Sarkozy.
Autre bonne surprise pour lui, contrairement à ce qui avait été évoqué par les commentateurs, il bénéficie d'une certaine clémence de la part de la justice. Au cours de ses deux mandats, son nom est apparu dans plusieurs affaires et ses opposants lui prédisaient des ennuis judiciaires une fois son immunité présidentielle perdue. En réalité, même s'il reste mis en en examen dans une affaire, toutes les autres poursuites ont été ou sont en passe d'être écartées et les risques de condamnation se sont éloignées.
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