Revue de presse · 17 juin 2008 à 20:03
Nicolas Sarkozy a présenté aujourd'hui les grandes lignes du Livre blanc de la Défense censé définir la politique de la Défense jusqu'en 2020. Toutes les Unes de la presse sont consacrées à cette annonce, la dernière publication d'un Livre blanc de la défense datant de 1994. Le président de la République souhaite une armée "réduite, mobile et mieux équipée".
- Le Figaro : Sarkozy prépare l'armée à la menace terroriste
- Le Point : La France va se doter de capacités informatiques "offensives"
- L'Express : Le PS critique les réductions d'effectifs et le retour dans l'Otan
Le Livre blanc prévoit le doublement des crédits consacrés aux renseignements. Par rapport à d'autres pays comme l'Allemagne ou la Grande Bretagne, la France est à la traîne dans ce domaine. Quand le renseignement français est composé de 9 500 agents pour un budget de 744 millions d'euros, le renseignement anglais comprend 13 400 agents pour un budget de 3,3 milliards d'euros. Nicolas Sarkozy compte donc rattraper le retard, notamment en doublant les crédits dédiés à l'espace (satellites, radars, drones, matériels d'écoute). Pour coordonner les renseignements français, un Conseil de Défense et de sécurité nationale va être créé.
L'aspect le plus controversé du Livre blanc est l'annonce de la suppression de 54 000 postes, sur un effectif total de 330 000. L'objectif est de faire des économies en rationalisant les services, en mutualisant les moyens. Près de 90 "bases de défense" vont être créées pour mutualiser les fonctions de soutien entre différents corps interarmées. Dans le même temps, de nombreux sites vont être fermés, des garnisons vont disparaître.
Les économies dégagées par les suppressions de postes vont permettre, selon le gouvernement, de moderniser l'équipement de l'armée française : achat d'hélicoptères, de véhicules blindés d'infanterie. La flotte aérienne devrait aussi être renouvelée. Quant à la construction d'un deuxième porte-avion, la décision est repoussée à 2011.
Dans le même temps, la gestion administrative de l'armée va être allégée. Actuellement, 60% du personnel de l'armée est en charge de l'administration générale, et 40% des effectifs sont consacrés aux opérations sur le terrain. Le gouvernement entend inverser ce ratio.
Ce livre blanc confirme l'infléchissement de la politique de Défense initié par Nicolas Sarkozy : réintégration prochaine dans la structure militaire de l'OTAN, renforcement de la présence militaire en Afghanistan, renégociation de la présence militaire française en Afrique. Dans ce domaine, il y a bien une rupture.