Télévision · 18 juin 2008 à 22:40
A quelques jours de la remise du rapport définitif de la commission Copé sur l'avenir de la télévision publique et ses modes de financement, la commission a fait savoir qu'elle allait proposer un seul scénario de taxes et de hausse de la redevance pour combler le trou de 800 millions d'euros, nécessaire à la télévision publique, après la décision de Nicolas Sarkozy de supprimer la publicité.
Mais comment la commission Copé parvient-elle à compenser le manque à gagner ?
Pour compenser la suppression de la publicité, la commission propose une taxe de 0,5% sur le chiffre d'affaires des opérateurs internet et de téléphonie mobile (soit 210 millions d'euros), une taxe sur les fréquences radioélectriques (100 millions d'euros). Les télévisions privées seraient également mises à contribution avec l'instauration d'une taxe supplémentaire sur leurs recettes publicitaires (80 millions d'euros). La commission préconise aussi de dégager environ 140 millions d'euros en gains de productivité au sein de France Télévisions : en clair, une réorganisation du groupe doit aboutir à faire des économies. Enfin, la redevance (116 euros actuellement) devrait être augmentée en étant indexée sur l'inflation.
En cumulant tous ces chiffres, on arrive donc à environ 600 millions d'euros, soit le coût de la perte de la publicité selon la commission Copé. Il s'agit d'une estimation basse, d'autres experts ayant évalué le manque à gagner pour la télévision publique de 800 millions d'euros.
La suppression de la publicité interviendrait en deux temps : suppression de la publicité après 20h dès le 1er septembre 2009, suppression totale de la publicité en 2012.
Le scénario établi par la Commission Copé risque d'en surprendre plus d'un car les estimations du manque à gagner lié à la suppression de la publicité varient considérablement. Pour combler ce manque à gagner, la Commission Copé a donc calculé au plus près, en prenant à chaque fois les fourchettes les plus optimistes.
Il y a quelques semaines, sur le plateau d'Arrêt Sur Images, Daniel Schneidermann recevait deux membres de la Commission Copé, l'un socialiste, l'autre UMPiste. Et le responsable du PS expliquait qu'en l'absence d'une hausse significative de la redevance, les membres de la commission convenaient qu'il était impossible de trouver raisonnablement 800 millions d'euros...