Selon Jacques Attali, la faiblesse du PS pose un vrai problème démocratique

Zapping radio · 25 juin 2008 à 19:23

Jacques Attali

Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, a remis un rapport il y a quelques mois pour relancer la croissance économique de la France. Très controversé, le "rapport Attali" a été revu et corrigé par les députés UMP et près de la moitié des 316 mesures proposées ont été mises en oeuvre.
Invité de l'émission de David Abiker, Parlons Net sur France Info, Jacques Attali est revenu sur le contexte économique actuel et la réponse politique apporté par le Parti Socialiste.






Selon Jacques Attali, la crise actuelle est du niveau de celle de la crise de 1929. Dans ce contexte, des réformes importantes sont indispensables pour que la France ne décroche pas définitivement dans la hiérarchie mondiale. C'était tout le sens de son rapport. Aujourd'hui, la crise est tellement profonde que la vague de l'ultralibéralisme serait en train de passer et un nouveau rapport entre l'Etat et le marché doit être trouvé. (1")

Dans ce contexte de remise en cause des fondements du capitalisme, la gauche serait divisée, selon lui, en trois courants : un courant social démocrate (qui propose la même chose que la droite, mais en un peu plus social), une gauche "populiste-nationaliste-archaïque" (qui dit qu'il faut fermer les frontières et oublier le capitalisme) et un troisième courant, le sien, qui prône "une autre gouvernance mondiale". D'après Jacques Attali, la gauche populiste nationaliste, qui est totalement anachronique, est en train de l'emporter. Le fait qu'Olivier Besancenot soit actuellement l'homme de gauche le plus populaire est révélateur du rejet du capitalisme. (2")

De son côté, le Parti Socialiste ne sera en mesure de faire des propositions concrètes et d'être une alternative crédible à la droite et à Nicolas Sarkozy que lorsque le Premier secrétaire du PS sera aussi le candidat à la présidentielle. Avoir un Premier secrétaire qui ne soit pas reconnu comme étant apte à être candidat, c'est se condamner à ne pas être crédible selon lui. (3"40)

Or, la faiblesse du Parti Socialiste pose un vrai problème démocratique car le risque est de ne laisser le choix à l'électeur qu'entre Nicolas Sarkozy et Olivier Besancenot. Tant que la gauche qui souhaite gouverner ne sera pas en situation politique de le faire, c'est Nicolas Sarkozy qui en tirera profit. Et comme ce dernier engage des réformes très importantes, la faiblesse du PS pose un problème dans l'équilibre du débat démocratique : dans le jeu démocratique, un gouvernement a besoin d'une opposition forte, crédible, avec laquelle il peut dialoguer. Actuellement, le PS n'apporte pas d'idées neuves et n'alimente plus, de fait, le débat démocratique. (9")

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