breve · 1er sep. 2008 à 22:57
Même si deux conseils des ministres ont déjà eu lieu, Nicolas Sarkozy est officiellement rentré de vacances hier, du cap Nègre, la résidence de Carla Bruni où il a passé tout l'été. Le lundi 01 septembre marquait donc la vraie rentrée politique du président de la République. Et Nicolas Sarkozy a surpris tout le monde en relançant son "G7", la réunion des 7 ministres les plus politiques du gouvernement. Les "chouchous" du président ont aussitôt ébruité la tenue de cette réunion dans les médias, au grand dam de François Fillon.
Comme ces réunions sont informelles et que ce conseil restreint n'a aucune attribution précise, il y a beaucoup de spéculations autour du contenu de ces réunions. Sous-couvert d'anonymat, certains ministres de ce "G7" ou des membres de leurs cabinets s'épanchent dans la presse de quelques indiscrétions. Au sein de ce gouvernement bis très politique, Nicolas Sarkozy souhaite surtout discuter de stratégie et de communication gouvernementale.
La réunion d'aujourd'hui était consacrée à l'actualité internationale, dominée par la situation de guerre en Afghanistan et le conflit entre la Russie et la Géorgie. Sur ces deux dossiers, Nicolas Sarkozy s'est fortement engagé : il a lui-même décidé d'envoyer des troupes françaises supplémentaires en Afghanistan, et il a joué le rôle de médiateur dans le Caucase pour obtenir un cessez-le-feu. Dans les deux cas, le résultat est mitigé. Le président de la République s'en est donc entretenu avec ce conseil des ministres réduit.
Que le président de la République rencontre des ministres à l'Elysée n'a rien d'extraordinaire. Le Premier ministre n'a pas l'exclusivité du gouvernement. En revanche, le caractère systématique de ce G7, la composition d'un groupe politique fermé (même Rachida Dati, qui avait fait des pieds et des mains pour en être, ne figure pas dans ce conseil restreint), la médiatisation de ce type de réunion donnent à ces rendez-vous un air de gouvernement fantôme. D'ailleurs, François Fillon, qui répète à l'envie qu'il n'y aucun problème avec Nicolas Sarkozy, s'est montré agacé ce matin sur Europe 1 : "Ce que je conseille simplement à ceux qui se rendent à ces rendez-vous, c'est d'éviter de leur donner une trop grande publicité parce que ça n'est pas sain pour le fonctionnement du gouvernement (...) Quand je vois le président de la République, je ne convoque pas les journalistes pour l'expliquer".
Finalement, le plus gênant dans ce gouvernement bis, c'est le thème de la réunion du jour : la politique internationale. Car quand un président de la République organise une réunion sur la diplomatie française à l'Elysée, avec un conseil restreint, sans le principal intéressé, le ministre des Affaires étrangères, c'est pour le moins le signe d'un fonctionnement anormal de l'exercice du pouvoir.