Quand le candidat dissident de l'UMP aux municipales de Neuilly est recasé à l'Education nationale

breve · 3 sep. 2008 à 16:11

Aphatie, invité de Daniel Schneidermann

Tout le monde se souvient du psychodrame de Neuilly lors des municipales de mars 2008 : le candidat officiel, David Martinon, avait été lâché par ses colistiers, dont Jean Sarkozy, suite à de mauvais sondages. L'UMP ne pouvant accepter un échec dans la ville du président de la République, David Martinon avait été contraint d'abandonner pour laisser la place à un nouveau candidat. Après deux jours de négociations, le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, avait décidé d'accorder l'investiture à l'autre candidat de droite, Jean-Christophe Fromantin.

Cette décision était apparue à l'époque comme un camouflet pour les ex-colistiers de David Martinon qui avaient espéré prendre sa place. Finalement, Jean Sarkozy avait réussi à trouver refuge au conseil général des Hauts de Seine. Mais l'ex-numéro 2 de la liste de David Martinon, leader de l'UMP locale, s'était dressé contre le choix de Patrick Devedjian, en considérant qu'il était le mieux placé pour représenter l'UMP aux municipales de Neuilly. Il avait alors décidé de se lancer seul dans la bataille en présentant une liste dissidente contre celle de Jean-Christophe Fromantin. On connaît la suite.

Que faire du perdant des municipales 2008 de Neuilly ?

Le candidat dissident de l'UMP a perdu l'élection, et Jean-Christophe Fromantin est devenu maire de Neuilly sur Seine. Fin de l'histoire ? Pas tout à fait. Car le candidat dissident de l'UMP n'était pas n'importe qui : ancien numéro 2 de la ville, il occupait également un poste de conseiller à l'Elysée auprès de Nicolas Sarkozy. Difficile pour le président de la République de garder dans son équipe celui qui s'est porté candidat à Neuilly contre le candidat investi par l'UMP. Il fallait donc le recaser.

Nicolas Sarkozy recase le dissident dans l'Education nationale

Qu'est-il devenu ? L'information est sortie en mars 2008, mais elle est passée complètement inaperçue. Dans une brève du Canard Enchaîné, on apprend que que le candidat malheureux devait être nommé au tour extérieur inspecteur d'académie dans l'Education nationale. "Tour extérieur" signifie qu'il allait devenir haut fonctionnaire sans passer de concours. Il faut savoir qu'un haut fonctionnaire de l'Education nationale a une rémunération mensuelle d'environ 5000 euros.
Seul le Point a repris l'information dans une brève du 4 avril 20008. Aucun autre média n'en a reparlé. Sauf Rue89, au détour d'un article de mai 2008, qui confirme cette nomination. Cette relative discrétion vient du replacement raté du conseiller culturel, Georges-Marc Benamou, à la direction de la Villa Médicis. Pour éviter une nouvelle polémique, Nicolas Sarkozy avait donc attendu un peu avant de recaser David Martinon et son ancien colistier.

Quand Jean-Michel Aphatie relance l'info sur Arrêt sur Images

A Politique.net, nous étions passés totalement à côté de cette information. Et ce n'est qu'en préparant un article sur Jean-Michel Aphatie que nous avons découvert cette nomination aujourd'hui. En effet, au cours de l'émission web d'Arrêt sur Images du 8 Août 2008, le journaliste politique expliquait qu'il avait plusieurs thèmes de prédilection : la dette, mais aussi la nomination du candidat dissident de l'UMP à Neuilly au poste d'inspecteur général de l'éducation, "qui est un scandale [car] c'est l'utilisation des ressources de l'Etat". Et voilà comment on a fouillé et retrouvé l'info. Avec au passage, une petite interrogation : Jean-Michel Aphatie a donc dit que cette nomination était scandaleuse et que c'était une de ses préoccupations avec le problème de la dette. Sauf qu'après quelques recherches effectuées sur la page de Jean-Michel Aphatie, il apparaît qu'il n'en a jamais parlé sur son blog.

> Pour visionner l'émission intitulée "Comment Internet renouvelle (et prolonge ?) l'art de la polémique médiatique" (titre prémonitoire pour notre article), il faut s'abonner au site d'Arrêt Sur Images.

Aphatie dans Arrêt Sur Images




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Retour sur

> Les coulisses de l'éviction de David Martinon à Neuilly

Dossier Neuilly 2008



> Anciens élus, anciens collaborateurs : la pratique coûteuse du replacement

Dossier, l'ANPE des politiques

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