Vidéos · 4 sep. 2008 à 16:32
Le 18 Août 2008, dix soldats français des forces de l'OTAN en Afghanistan ont été tués dans une embuscade menée par des talibans. C'est l'une des pertes les plus lourdes de l'armée française depuis plus de vingt ans. Dès le lendemain, le président de la République s'est rendu à Kaboul pour rendre hommage à aux soldats français et pour défendre sa politique en Afghanistan.
Au cours de son discours, Nicolas Sarkozy a justifié l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. C'est lui qui avait pris cette décision fin mars, alors qu'il s'était engagé à retirer les troupes françaises au cours de la campagne présidentielle.
Tous les médias ont couvert cet événement important, survenu pendant une période où l'actualité tourne plutôt au ralenti. France 2 a notamment diffusé un extrait du discours de Nicolas Sarkozy à Kaboul : "Je vous en dis en conscience que si c'était à refaire, je le referais. Pas la patrouille, pas le même enchaînement des événements, mais le choix qui m'a amené à confirmer la décision de mes prédécesseurs". Rapportés ainsi, les propos ne sont pas polémiques. Mais Lemonde.fr a mis en avant cette vidéo sur son site avec un titre choc : "Le rire déplacé de Nicolas Sarkozy devant les soldats endeuillés en Afghanistan".
Après le début de sa phrase expliquant qu'il prendrait la même décision si c'était à refaire, Nicolas Sarkozy étouffe un petit soupir nerveux. Dans son titre, Le Monde y voit un "rire déplacé". Le terme est fort et volontairement polémique. Devant tant d'audace, le journaliste du Monde qui a rédigé le commentaire qui accompagne la vidéo s'est un peu ravisé : il est indiqué que "le chef de l'Etat a justifié la politique française sur place avec un sourire déplacé". Le rire déplacé devient sourire déplacé.
En visionnant la vidéo, il y a bien un soupir un peu gêné. A-t-il voulu faire de l'humour déplacé ? Etait-ce un soupir nerveux ? Difficile de le dire. Dans ses discours, Nicolas Sarkozy emploie régulièrement un ton plus léger que ses prédécesseurs. Il n'hésite pas à faire de l'humour devant ceux qui l'écoutent. L'un de ses trucs est justement de faire croire à son auditoire qu'il a mal compris ce qu'il voulait dire, simplement pour faire rire. On est ici dans ce cas de figure : il dit qu'il referait pareil, mais attention, pas la patrouille bien sûr. Il lâche un soupir mais se retient aussitôt, sentant qu'il serait déplacé de faire de l'humour en pareille circonstance. Il n'y a donc pas de "rire déplacé" comme le titre Le Monde, tout juste un "sourire déplacé" ou plutôt un "soupir gêné". Est-ce déjà trop ?
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