Gérard Larcher, prochain président du Sénat ?

Enquête · 17 sep. 2008 à 23:17

Gérard Larcher

Depuis que Jean-Pierre Raffarin a quitté Matignon, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac vise la succession de Christian Poncelet à la présidence du Sénat. Malgré la stature d'ancien Premier ministre et sa place de chef de la majorité UMP pendant près de 3 ans, Jean-Pierre Raffarin n'est pas le favori pour la présidence du Sénat. Gérard Larcher, méconnu du grand public, est le mieux placé pour succéder à Christian Poncelet. Retour sur le parcours politique de celui qui s'apprête à devenir le deuxième personnage de l'Etat.


Portrait de Gérard Larcher.

Origines et formation

Gérard Larcher est né le 14 septembre 1949 en Normandie : à Flers. Son père est un élu local de l'Orne, radical-socialiste, dans la grande tradition rurale. Gérard Larcher est donc élevé dans une famille impliquée en politique. Etudiant, il fait partie de l'aumônerie. Il s'engage finalement dans le gaullisme social. Après des études scientifiques, il devient vétérinaire de campagne, spécialisé dans les chevaux, pendant 14 ans. Il entre ensuite dans l'équipe de France des sports équestres pour exercer encore son métier de vétérinaire. Il se rend ainsi aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Il décide de cesser son activité après son élection comme sénateur en 1986.

Une carrière d'élu local dans les Yvelines

Il se présente en 1983 aux élections municipales et se fait élire maire de Rambouillet, mandat qu'il a su conserver jusqu'à ce qu'il soit nommé par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ministre dans son gouvernement en avril 2004. Il cède alors sa place à son premier adjoint Jean-Frédéric Poisson. Durant les années 1980, il s'implante dans la région Ile de France en se présentant aux différentes élections. Il est ainsi élu, entre 1985 et 1989, conseiller régional d'Île-de-France. En 1986, il devient sénateur des Yvelines et conserve le siège jusqu'à sa démission en 2004.
Au Sénat, il occupe différents postes comme celui de vice-président de 1997 à 2001 et de président de la Commission des Affaires économiques et du plan d'avril à mai 2004. Après l'élection de Nicolas Sarkozy, Gérard Larcher se présente de nouveau aux élections et retrouve ainsi son siège de sénateur en octobre 2007, grâce à la démission de sa suppléante Adeline Gousseau. Il redevient également maire de Rambouillet.

Un ministre secondaire dans les gouvernements Raffarin et Villepin

Dans le gouvernement Raffarin III, Gérard Larcher a occupé le poste de ministre délégué aux Relations du Travail, entre le 31 mars 2004 et le 31 mai 2005. Il a ensuite été rappelé par Dominique de Villepin en tant que ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des Jeunes jusqu'en mai 2007. Mais lorsque le Premier ministre décide de mener lui-même la « bataille pour l'emploi », il reste peu d'espace pour un ministre délégué. Malgré ces deux postes gouvernementaux, Gérard Larcher reste un personnage politique peu connu des Français. Il demeure un personnage de second plan.

Favori pour la présidence du Sénat en 2008

En 2008, Gérard Larcher décide de se présenter à la présidence du Sénat et, contre toute attente, fait figure de favori, devant Jean-Pierre Raffarin. Contrairement à son rival, il aurait l'appui du président de la République. Mais, surtout, il s'affiche comme le candidat des sénateurs par rapport à Jean-Pierre Raffarin, plus médiatique, mais dont les réseaux sont moins importants. Vice-président du Sénat entre 1997 et 2001, Gérard Larcher compte bien remporter la présidence et pour cela ne se consacrer qu'à cette tâche. Depuis plusieurs mois, il mène une campagne active, en coulisse, loin des médias, en s'entretenant avec chacun des sénateurs UMP et en instaurant des relations cordiales avec la gauche sénatoriale. Ancien membre du RPR, il peut compter sur le soutien de ceux que l'on appelle encore « gaullistes ». Jean-Pierre Raffarin, issu de Démocratie Libérale, n'a pas un réseau aussi fourni.
Depuis son retour au Sénat, Gérard Larcher est présent sur de nombreux fronts : il est président de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi sur la modernisation économique. Il a également écrit un rapport d'une centaine de pages sur la réforme des hôpitaux, à la demande de Nicolas Sarkozy. Enfin, il a fait partie du groupe de travail présidé par Henri de Raincourt, président du groupe UMP du Sénat, sur la réforme de la Constitution.
Farouche défenseur du Sénat, Gérard Larcher joue la proximité avec les sénateurs. Selon lui, la polémique sur la représentativité de la Haute Assemblée ne devrait pas avoir lieu car si elle reste de droite alors que les collectivités locales dont elle est l'émanation sont majoritairement de gauche, elle risque de changer de majorité en 2014. Selon lui, le fonctionnement des élections sénatoriales est légitime et ne présente aucune injustice démographique ou politique.

C'est le 24 septembre qu'aura lieu la primaire qui doit désigner le candidat UMP à la présidence du Sénat.

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