Questions d'actualité · 23 sep. 2008 à 21:02
Le dépôt des motions au Parti Socialiste est clos depuis 17h. Pierre Moscovici a décidé de se retirer de la course et de soutenir Bertrand Delanoë. Quatre courants vont donc s'affronter : celui de Bertrand Delanoë (regroupant les partisans d'Hollande, Jospin, Rocard et Moscovici), de Ségolène Royal (incluant les grands élus locaux, Vincent Peillon et Julien Dray), de Martine Aubry (composé des partisans de Fabius et DSK) et de Benoît Hamon (regroupant l'aile gauche du parti).
Mais au fait, qu'est-ce qu'une motion ?
La crise au Parti Socialiste est multiple : il s'agit à la fois d'une crise de leadership (aucun leader ne s'impose), d'une crise idéologique (social-démocrate ? libéral ? plus à gauche ?) et d'une crise stratégique (Union de la gauche ou alliance avec le centre ?). A ces causes multiples, il faut ajouter l'image négative d'un parti qui n'a pas su se rénover. A commencer par le vocabulaire, qui rebute plus d'un sympathisant : quelle est la différence entre une motion et une contribution ? Qu'est-ce qu'un congrès ? Comment le Premier secrétaire sera-t-il élu ?
Au Parti Socialiste, la première phase d'un congrès débute par la rédaction de contributions, c'est-à-dire de textes d'orientation définis par un courant. L'objectif est de fixer les principes généraux d'une ligne politique : plus à gauche, plus social, plus libéral, tendance réformiste, plus contestataire, etc.
Généralement, chaque courant, et ils sont nombreux au PS, publie sa contribution. En juillet dernier, 21 contributions ont été déposées. La plupart des responsables socialistes ont déposé leur propre contribution : François Hollande, Ségolène Royal, Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, Pierre Moscovici, etc. Ces contributions ont été envoyées à tous les militants pour qu'ils puissent en débattre dans leurs sections.
Deux mois après l'envoi des contributions, un conseil national de synthèse se réunit au siège du Parti Socialiste pour tenter de rédiger un texte unique. Mais depuis 1987, le PS n'a plus réussi à rédiger une synthèse unique. De fait, plusieurs motions sont présentées à l'issue de conseil national.
Entre la publication des contributions et la présentation des motions, les ténors du Parti Socialiste négocient donc entre eux pour fusionner leurs textes. Ceux qui ont une orientation politique relativement proche décident de s'unir. A partir de plusieurs contributions, une "motion" est rédigée. Elle fixe une ligne politique et esquisse les alliances et la stratégie du parti. Les militants sont appelés à voter pour la motion qui correspond le mieux à leur ligne politique. Chaque motion est défendue par un leader, appelé à prendre la tête du PS si sa motion recueille la majorité des suffrages.
Avant la tenue du congrès, les militants de chaque fédération socialiste doivent voter pour une motion. En fonction du score obtenu, des délégués sont envoyés au congrès. Si une motion obtient 30% des voix dans une fédération, celle-ci enverra 30% de délégués qui ont soutenu cette motion. Lors de la tenue du congrès, si aucune motion n'obtient la majorité absolue, des négociations débutent lors de la "nuit des résolutions" devant aboutir à des alliances entre courants. La fusion des motions permet alors de dégager un texte unique, une majorité au PS, qui fixera la ligne politique du parti pendant plusieurs années. Celui qui est à la tête du courant majoritaire, issu des différentes alliances, devient alors Premier secrétaire du PS.
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