Zapping radio · 6 oct. 2008 à 21:49
Invité hier du Grand Jury sur RTL, Bertrand Delanoë a surpris par son assurance. Il espère que sa motion obtiendra les 50% nécessaires pour construire une majorité et prendra la direction du Parti Socialiste. Ce chiffre de 50% n'apparaît dans aucune analyse, ni aucune enquête d'opinion et semble totalement disproportionné par rapport au poids politique du maire de Paris au sein du PS. Dans toutes les simulations publiées dans la presse, les trois principales motions (Delanoë, Royal, Aubry) oscillent entre 20% et 25%. Alors pourquoi Bertrand Delanoë s'est-il avancé en fixant un objectif hors d'atteinte de 50% ?
Coup de bluff ou erreur de communication ?
Interrogé sur le score attendu de sa motion, Bertrand Delanoë s'est montré très optimiste :
"Vous me dites, pronostic à 40%, je voudrais bien que cette motion fasse 50% car il faudrait se rassembler avec d'autres, pas que le parti soit tiré à hue et à dia (...) J'espère que notre motion, notre équipe, nos convictions et nos propositions politiques auront assez de force, dès le 6 novembre, pour qu'un rassemblement majoritaire puisse s'organiser autour de ces idées".
"Honnêtement, j'ai de plus en plus envie d'être premier secrétaire", a-t-il ensuite confié.
Pourquoi s'est-il risqué à avancer le chiffre de 50% ? Tous les commentateurs politiques estiment que les trois principaux courants pèsent entre 20 et 25% au Parti Socialiste. Même les estimations internes du PS, qui donnent Delanoë gagnant, ne lui donnent pas une avance aussi forte. Selon le Canard Enchaîné du 1er octobre, Bertrand Delanoë est celui qui recueille le plus de soutiens parmi les cadres du parti. Mais l'écart avec ses concurrents est serré : 33 premiers secrétaires de fédération le soutiennent contre 28 pour Ségolène Royal et 26 pour Martine Aubry.
D'ailleurs, ces chiffres sont contestés par les partisans de Ségolène Royal, qui s'en sont donnés à coeur joie (notamment en commentant les chiffres du Canard que nous avions relayés) pour dénoncer la réalité de ces estimations, destinées avant tout à déstabiliser les concurrents du maire de Paris.
Alors que dire de ces 50% ? Soit Bertrand Delanoë tente un coup de bluff et veut faire croire aux militants qu'il est en position de force pour l'emporter haut la main. Dans ce cas, il pourrait créer une dynamique favorable. Soit alors, il s'est emporté dans son élan, et son optimisme pourrait lui revenir en boomerang : si la motion Royal fait jeu égal avec celle de Delanoë, le maire de Paris apparaîtrait comme le grand perdant.
- Congrès de Reims : quatre lignes politiques vont s'affronter
- Les premières estimations internes donnent Delanoë gagnant
- Les images du show surréaliste de Ségolène Royal au Zénith de Paris
- Quelles sont les différences idéologiques au sein du PS ?
_____________________________________________________
Making of Politique.net : L'avion de François Fillon est repassé deux fois