breve · 16 oct. 2008 à 21:30
Dans le projet de loi de finances 2009, il est indiqué à propos des dépenses de l'Elysée que l'évolution est "maîtrisée", du fait d'un "plan d'économies". C'est la ligne officielle du gouvernement : toutes les dépenses ont fait l'objet d'un examen approfondi. Lorsqu'Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de l'Elysée, a pris ses fonctions, le chef de l'Etat lui a confié la gestion des finances de l'Elysée afin de revoir l'ensemble des dépenses, de rationaliser le budget et réduire les coûts. Pour l'assister dans cette tâche, Emmanuelle Mignon a sollicité les services d'un "cost killer" (tueur de coûts), qui travaille dans le privé et qui est spécialisé dans les audits des comptes et la recherche d'économies. L'objectif est de réduire les dépenses de fonctionnement. Dès 2007, tout a donc été passé au crible pour réduire les dépenses.
Plus récemment, le journal Mediapart rappelait que le député Jérôme Chartier (UMP) s'était félicité, dans l'hémicycle, que "l'installation de sous-compteurs à l'Elysée permette une réduction considérable de la facture d'eau", au même titre que "l'installation de diffuseurs automatiques pour l'arrosage".
Voilà pour la partie communication. Maintenant les chiffres : dans le budget 2009, les "charges de fonctionnement courant" (chauffage, télécommunications, frais divers) vont augmenter de 25,2%. Comment expliquer ce décalage entre le discours et les chiffres ? Il apparaît que l'entretien de toutes les résidences présidentielles s'avère de plus en plus coûteux, notamment l'entretien et le gardiennage des parcs des résidences de Marly-le-Roi (Yvelines) ou de Rambouillet (Yvelines). Une autre résidence, entretenue par l'Etat, pose problème : c'est le domaine de Souzy-la-Briche (Essonne). La résidence n'aurait pas servi depuis la fin du mandat de François Mitterrand, en 1995. Devant ce gaspillage, l'Elysée a annoncé cette semaine que la question d'une cession d'une partie de ces propriétés était désormais posée.
Mais l'entretien de ces résidences n'explique pas tout. L'équipe de choc de Nicolas Sarkozy s'estimant un peu trop à l'étroit dans le palais de l'Elysée, l'Etat loue désormais une annexe au 22 de la rue de l'Elysée. Les charges de cette annexe viennent donc alourdir le budget de fonctionnement.