Château de Versailles, Musée du Louvre : les prochaines victimes de la crise financière ?

Revue de presse · 17 oct. 2008 à 18:43

Versailles et Le Louvre

Il n'y a pas que les PME qui risquent d'être touchées par la crise financière et la raréfaction du crédit. En période de restriction budgétaire et de crise bancaire, les institutions culturelles pourraient être touchées de plein fouet par la crise financière : baisse des subventions de l'Etat, désengagement de certains mécènes, sans compter la baisse attendue du nombre de visiteurs. Avant même le déclenchement de la crise financière, l'Etat avait prévu de diminuer les budgets du Château de Versailles, du Musée du Louvre, du Musée d'Orsay et du Centre Pompidou pour les trois prochaines années. A charge pour ses institutions de trouver d'autres financements privés. Mais quand la crise atteint les mécènes, rien ne va plus pour les grandes institutions culturelles.

Revue de presse du vendredi 17 octobre 2008

- Le Monde : Les grandes institutions dénoncent les coupes financières
- Le Monde : Le Louvre veut placer sur les marchés financiers l'argent d'Abu Dhabi
- Rue89 : La crise financière menace-t-elle Hollywood ?

Versailles, Orsay, Louvre : des budgets qui vont baisser en 2009, 2010 et 2011

Officiellement, il n'y a pas de plan de rigueur puisque les impôts ne vont pas augmenter, mais côté dépense, c'est l'heure de la restriction. Confrontée à la nécessité de faire des économies dans son ministère, la ministre de la Culture, Christine Albanel, a décidé de diminuer les crédits de fonctionnement et d'investissement des plus grandes institutions culturelles. La chute est programmée pour les trois prochaines années et concerne notamment le Château de Versailles, le Musée du Louvre, le Centre Pompidou et le Musée d'Orsay. Dans le budget 2009, la baisse de ces crédits atteint déjà 4,5%.

Des établissements publics qui doivent chercher davantage de financements privés

Le coût de fonctionnement de ces musées et monuments n'est jamais couvert par les entrées payantes des visiteurs. En moyenne, ces institutions s'autofinancent à hauteur de 30%. Pour l'Opéra de Paris, c'est un peu plus (42%), pour la Bibliothèque Nationale de France, c'est beaucoup moins. Ces institutions culturelles dépendent donc des subventions publiques et du mécénat des grandes entreprises.
Actuellement, chaque directeur de ces établissements publics négocie son enveloppe budgétaire avec le ministère de la Culture. Tous s'inquiètent de la baisse des subventions, sous couvert d'anonymat de peur de représailles et de coupes budgétaires encore plus fortes. Mais le désengagement de l'Etat, en pleine crise financière, va poser un réel problème pour ces institutions, et ce d'autant plus que les mécènes (souvent les banques) sont les premiers touchés par la crise financière.

Crise financière : les mécènes se désengagent, les visiteurs sont moins nombreux

Depuis plusieurs années, les institutions culturelles bouclent leur budget en allant chercher des mécènes. A chaque exposition temporaire, à la Bibliothèque Nationale de France par exemple, il n'est pas rare qu'une entreprise, souvent une banque, devienne partenaire de l'exposition. Ce mécénat permet à ces entreprises de se construire une identité, une image positive. A des banques dont le seul motif est de dégager des bénéfices, le mécénat culturel permet à certaines de rectifier une image souvent négative. Or, en période de crise, les entreprises cherchent à faire des économies. Les coupes budgétaires touchent alors deux postes de dépenses : la publicité et le mécénat. La tempête financière qui dure depuis des semaines risque donc de toucher directement les institutions culturelles qui dépendent du mécénat.
Par ailleurs, en période de crise, la fréquentation des musées est en baisse. Depuis le début de l'année 2008, les lieux qui reçoivent beaucoup d'Américains, comme le Louvre ou le château de Versailles, connaissent une baisse sensible de leur fréquentation. Au désengagement des mécènes s'ajoute donc une baisse des recettes de la billetterie.


Toutes les institutions culturelles ne sont pas logées à la même enseigne. Les nouveaux établissements publics, comme la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, voient leurs crédits légèrement augmenter. Mais avec la crise financière et la nécessité pour tous les acteurs (Etat, mécènes, visiteurs) de faire des économies, la viabilité du financement de la politique culturelle est posée.

*** Liens

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