Revue de presse · 30 oct. 2008 à 18:23
Dans la hiérarchie de l'information hexagonale de ces dernières semaines, il y a la crise financière, la gestion de la crise par Nicolas Sarkozy, loin derrière, l'incertitude du congrès du PS et les luttes internes entre Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et Martine Aubry. Et puis, très loin derrière, un sujet est rarement abordé... l'autre congrès de la gauche. Du 11 au 14 décembre 2008, le Parti Communiste organise son 34ème congrès. Enjeu du scrutin interne ? Trouver une nouvelle stratégie et renouveler la direction. La question du maintien de Marie-George Buffet à la tête du PC est posée.
- Le Monde : Guerre de clans pour la succession de Marie-George Buffet au PCF
- Le Figaro : PCF : Buffet hésite à briguer un quatrième mandat
- Le Monde : Quand la gauche s'inquiète du NPA de Besancenot
Le problème du Parti Communiste est connu : coincé entre une extrême gauche menée par Olivier Besancenot qui ne cesse de progresser et un parti socialiste, allié traditionnel qui s'éloigne progressivement vers la social-démocratie, le PC est en perte de vitesse. Avec seulement 1,9% des voix à la dernière présidentielle, le Parti Communiste a enregistré son plus mauvais score depuis sa création. Le nombre d'adhérents, 134 000 aujourd'hui, ne cesse de diminuer. Dans le même temps, aux dernières élections municipales, le parti a bien résisté dans ses bastions historiques.
Le PC est donc fortement concurrencé par la LCR de Besancenot (qui deviendra le Nouveau Parti Anticapitaliste en janvier 2009) mais il ne peut rivaliser avec lui étant donné que le parti communiste reste dans une culture de gouvernement : à la différence de Besancenot, les communistes sont dans une stratégie d'alliance avec le Parti Socialiste. Le PC a besoin du PS pour les élections locales, mais dans le même temps, lorsque la gauche est au gouvernement, le nombre de couleuvres avalées par les communistes est proportionnel à leur baisse dans l'électorat populaire. Coincé dans cet entre-deux, très à gauche mais ouvert au PS, le parti s'asphyxie.
Le premier enjeu du 34ème congrès du Parti Communiste est le renouvellement de sa direction. L'ancienne ministre de Lionel Jospin, Marie-George Buffet, est à la tête du parti depuis 2001. Pour l'instant, elle n'a pas dit clairement quelles étaient ses intentions en vue du prochain congrès. Même si elle donne des signes de fatigue, elle n'est pas prête à quitter la direction du PC si aucune majorité claire ne se dégage. Partira, partira pas ? Marie-George Buffet assure que ce n'est pas la question et que le congrès du PC doit d'abord définir les nouvelles orientations du parti et la nouvelle stratégie électorale. Pourtant, qu'elle le veuille ou non, les rares articles de presse qui évoquent le congrès du Parti Communiste sont centrés sur son probable départ.
Si Marie-George Buffet s'en va, qui pourra lui succéder ? Selon Le Monde, deux courants sont sur les rangs pour prendre la tête du Parti Communiste. Il y a d'abord le "clan Laurent". Il s'agit des partisans de l'actuel directeur de l'Humanité. Agé de 51 ans, Pierre Laurent est une personnalité plutôt consensuelle. Il bénéficie du réseau de son frère, Michel, responsable de la vie du parti.
Face à lui, un autre courant est à la manoeuvre, celui d'Olivier Dartigolles. Agé de seulement 37 ans, il incarne la génération montante du Parti Communiste et pourrait rivaliser, en terme d'image, avec Olivier Besancenot. Il compte sur l'envie de renouvellement profond des instances du Parti Communiste pour l'emporter. Mais, pour l'heure, aucun pronostique fiable n'est possible tant que Marie-George Buffet n'aura pas dit si oui ou non, elle passe la main. Elle devait l'annoncer fin octobre, mais elle pourrait faire durer le suspens jusqu'au congrès du mois de décembre.
Le Parti Communiste
- La fin du communisme municipal ?
- Qu'est-ce que la Fête de l'Huma ?
- Les comptes des partis politiques sont dans le rouge
Olivier Besancenot
- Qu'est-ce que le Nouveau Parti Anticapitaliste ?
- Olivier Besancenot, le visage d'un trotskysme médiatique
- Le nouveau visage de la LCR : plus jeune et plus populaire
- Les divisions de l'extrême gauche et la percée d'Olivier Besancenot
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