Rétrospectives · 6 nov. 2008 à 23:14
Quand François Mitterrand se rend au congrès du parti socialiste d'Epinay en 1971, il n'en est pas membre mais il a une forte popularité à gauche du fait de sa candidature à l'élection présidentielle de 1965. Depuis 1969 et les premiers rapprochements entre socialistes, le parti dirigé par Alain Savary est englué dans des définitions de doctrine opposant des courants modérés à des courants marxistes.
Retour sur un hold-up politique réussi.
Lorsque François Mitterrand se rend à Epinay, il est à la tête de la Convention des Institutions Républicaines qui ne pèse que 15% des suffrages. Il constitue artificiellement un rassemblement avec plusieurs autres courants de la gauche socialiste : radicaux, républicains et chrétiens, groupes isolés du parti jusqu'alors.
François Mitterrand se sait minoritaire puisque sa Convention des Institutions Républicaines ne compte pas plus de 3000 membres. Avec un groupe si réduit, il ne peut espérer remporter l'élection. Alors, il décide de s'allier avec deux groupes aux tendances plutôt opposées : le CERES (Centre d'Etudes, de Recherche et d'Education Socialiste), très à gauche et dirigé par Jean-Pierre Chevènement, et une partie de la SFIO dirigée par Gaston Deferre et Pierre Mauroy qui sont hostiles au dirigeant actuel du PS, Alain Savary.
D'autre part, pour donner l'impression que ce n'est pas une manoeuvre politique mais un véritable rassemblement, François Mitterrand annonce que la Convention des Institutions Républicaines compte 10 000 adhérents. Il espère ainsi, en gonflant les chiffres, obtenir une plus grande crédibilité auprès des partisans.
C'est dans ces conditions que le 16 juin 1971, François Mitterrand prend la direction du Parti Socialiste avec 43 926 voix contre 41 757 pour Alain Savary. L'élection a donc été serrée et Mitterrand a manoeuvré avec brio pour s'emparer en trois jours d'un parti dont il n'était même pas membre. A partir de 1971, les socialistes sont désormais unis autour d'un dirigeant charismatique prêt à prendre le pouvoir.
Le congrès de Reims 2008
- Quatre lignes politiques s'affrontent
- La direction craint de nombreuses fraudes lors du vote
- Bataille de chiffres : qui peut réellement voter ?
- Les nouveaux adhérents brouillent les rapports de force
- La polémique sur le fichier des adhérents du PS baptisé Rosam
- Les dérives de certaines fédérations du PS : bourrage des urnes et adhérents fantômes
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Quiz : Pourquoi le congrès 2008 a-t-il lieu à Reims ?