Zapping radio · 27 nov. 2008 à 23:24
Quelques jours après l'annonce de la victoire de Martine Aubry pour le poste de Premier secrétaire du PS, il y a déjà des tensions au sein du camp Royal sur la suite donnée à la conquête manquée du Parti Socialiste. L'ex-candidate à la présidentielle a pris acte de la décision des instances du Parti Socialiste sans pour autant reconnaître sa défaite. Elle continue à dire qu'elle était majoritaire en voix et qu'il aurait fallu revoter en raison des nombreuses irrégularités. Mais, contrairement à ce que souhaitaient les partisans d'une ligne dure menée par Manuel Valls, Ségolène Royal n'a pas voulu porter l'affaire devant les tribunaux. Une forme de cohabitation va donc se mettre en place au PS entre Martine Aubry et Ségolène Royal.
Dans sa stratégie de conquête du parti, Ségolène Royal avait compté sur l'appui de Vincent Peillon pour marquer sa volonté de renouvellement. Plutôt discret pendant le congrès de Reims, moins virulent que Manuel Valls contre les anti-Royalistes, Vincent Peillon devait occuper le poste de numéro 2 du PS en cas de victoire de Ségolène Royal. Il incarne en quelque sorte le consensus quand Ségolène Royal divise profondément son camp. Dans la période de cohabitation qui s'ouvre au PS, Vincent Peillon peut donc jouer le rôle de pacificateur. C'est d'ailleurs avec lui que Ségolène Royal s'est rendue au siège du PS pour son rendez-vous avec Martine Aubry.
Dans ce contexte, la sortie de Vincent Peillon au micro d'Europe 1 jeudi 27 novembre 2008 est pour le moins surprenante. Le bras-droit de Ségolène Royal a expliqué que "l'objet des dix jours qui viennent et des mois qui viennent ce n'est pas 2012, c'est d'abord de rassembler le Parti socialiste, de lui donner une cohérence et, si nous le pouvons, d'accomplir sa rénovation". Des propos qui ont été perçus comme une critique à l'égard de Ségolène Royal qui avait déclaré quelques heures plus tôt, dans une vidéo mise en ligne sur son site internet, qu'elle se tournait vers 2012 car "2012, c'est demain. C'est dès maintenant que nous nous y mettons".
Vincent Peillon n'est donc manifestement plus sur la même ligne que Ségolène Royal. Et pour être certain d'être bien compris, il n'a pas pu s'empêcher d'ajouter que la démarche de Ségolène Royal est "certainement légitime puisqu'elle a été notre candidate à la dernière élection mais ceux qui la soutiennent, dont je suis, et ceux qui dans ce congrès se sont engagés à côté d'elle n'ont pas d'abord cette préoccupation à l'esprit".
A peine 48 heures après l'échec de Ségolène Royal, son clan est donc déjà divisé sur la stratégie à suivre. Les propos de Vincent Peillon s'apparentent à un avertissement adressé à l'ex-candidate. Le travail collectif doit primer sur les stratégies individuelles.
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