breve · 5 déc. 2008 à 21:46
Patrick Devedjian vient d'être nommé ministre en charge de l'exécution du plan de relance. Il sera rattaché au Premier ministre, François Fillon. La création de ce poste a pour principal objectif de sortir Patrick Devedjian de la direction de l'UMP. Cette démission était attendue depuis des semaines, il ne restait qu'à recaser Patrick Devedjian au gouvernement. Si ce dernier avait fait le deuil du ministère de la justice (qu'il convoitait en 2007), on l'avait annoncé un temps au ministère de l'Immigration en remplacement de Brice Hortefeux, qui doit prendre la direction de l'UMP.
Finalement, Patrick Devedjian entre donc au gouvernement avec un portefeuille créé spécialement pour lui : il devra suivre l'application de toutes les mesures du plan de relance de Nicolas Sarkozy, s'assurer que les ministères consacrent bien l'argent aux projets annoncés, faire en sorte que les 26 milliards d'euros soient effectivement mobilisés au service de la croissance économique en 2009 et 2010.
Mais sa nomination pose une question : si Patrick Devedjian va s'attacher à mettre en oeuvre le plan de relance, que va bien pouvoir faire Christine Lagarde, la ministre de l'Economie ? A quoi sert un ministère de l'Economie et des Finances si celui-ci n'est pas chargé d'appliquer un plan de relance ?
Deux solutions : soit le ministère créé pour Patrick Devedjian est un placard doré pour neutraliser celui qui était très contesté à l'UMP, soit Christine Lagarde est volontairement dépossédée du dossier de la crise financière en raison de son manque de sens politique, accusation maintes fois répétée par Nicolas Sarkozy. Dans le meilleur des cas, l'un des deux est de trop, dans le pire des cas, il s'agit de deux placards, l'essentiel des décisions étant prises à l'Elysée.
La création de ce ministère n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encres. C'est comme si on créait un ministère de la crise du logement, en plus du ministère du logement. A Patrick Devedjian de démontrer que son poste de ministre n'est pas le simple gadget médiatique du lendemain de l'annonce du plan de relance.