Revue de presse · 8 déc. 2008 à 19:35
Depuis l'annonce du plan de relance, les grandes manoeuvres ont commencé. Avec plus d'un mois d'avance sur le calendrier prévu, Nicolas Sarkozy est en train de redessiner les contours de la majorité présidentielle. Patrick Devedjian a été exfiltré de l'UMP, Xavier Bertrand assure l'intérim jusqu'à son départ du gouvernement en janvier prochain. Brice Hortefeux pourrait hériter d'un grand ministère du travail tout en devenant vice-président de l'UMP. Quant au remaniement gouvernemental de janvier, les petites mains de l'Elysée sont déjà à la manoeuvre pour procéder à un rééquilibrage relativement complexe.
- Mediapart : A l'Elysée, le casse-tête du remaniement
- Le Monde : Nicolas Sarkozy accélère la réorganisation de l'UMP
- Rue89 : Bertrand prend la tête de l'UMP et prépare 2012 pour Sarkozy
Le plan de relance a été annoncé le 4 décembre, l'entrée de Patrick Devedjian au gouvernement le 5 décembre, et son remplacement à la tête de l'UMP par Xavier Bertrand a été annoncé le 8 décembre. En l'espace de quelques jours, Nicolas Sarkozy a accéléré le calendrier et commencé les grandes manoeuvres pour remodeler son équipe et les équilibres de la majorité. A l'origine, le plan de relance devait être annoncé au mois de janvier, période traditionnelle des voeux. Le remaniement était également prévu en début d'année prochaine. Mais face à la crise économique, le président de la République a accéléré le calendrier. En annonçant le plan de relance avec un mois d'avance, il a du même coup recasé celui qui était considéré comme un handicap pour l'UMP, Patrick Devedjian. Pour éviter une vacance du pouvoir au sein du parti majoritaire, le président de la République a dû également anticiper le conseil national du 24 janvier en nommant Xavier Bertrand au poste de secrétaire général par intérim.
Après l'entrée au gouvernement de Patrick Devedjian, il fallait lui trouver un remplaçant à la tête de l'UMP. Dans la journée du vendredi 5 décembre, le nom de Brice Hortefeux a circulé. "Ami de 30 ans" de Nicolas Sarkozy, il avait le profil idéal pour garder le parti majoritaire jusqu'à la présidentielle de 2012. Mais celui-ci aurait décliné la proposition en expliquant, notamment sur Canal +, qu'il n'était candidat à rien. En vérité, il ne souhaitait pas quitter son poste au gouvernement. C'est finalement Xavier Bertrand qui a donc été choisi pour succéder à Patrick Devedjian. Le "chouchou" du président monte en grade et va mettre le parti en ordre de marche pour la présidentielle de 2012. En quittant le gouvernement, il devient une pièce maîtresse de la majorité parlementaire : chef du parti, il va aussi redevenir député et tenter de contrebalancer l'influence de Jean-François Copé auprès des députés de la majorité. Par ailleurs, en se mettant en réserve du pouvoir exécutif, il constitue un recours lorsque Nicolas Sarkozy souhaitera changer de Premier ministre pour relancer son quinquennat et préparer la présidentielle. De son côté, Brice Hortefeux va prendre du galon en changeant vraisemblablement de portefeuille gouvernemental, avec un grand ministère du travail et de nombreux secrétaires d'Etat sous sa responsabilité.
Maintes fois annoncé, le remaniement gouvernemental devrait bien avoir lieu en janvier prochain. Mais contrairement à ce qui se murmure depuis quelques semaines dans la presse, il se pourrait qu'on n'assiste pas au grand chambardement annoncé, car ce remaniement gouvernemental est un véritable casse-tête. Michèle Alliot-Marie est donnée partante du ministère de l'Intérieur. Toutefois, sa capacité de nuisance est telle qu'un départ du gouvernement n'est plus tout à fait acquis. MAM au gouvernement est le meilleur moyen pour la neutraliser. De même, le départ de Rachida Dati n'est pas certain, malgré les attaques répétées de ces derniers mois. Le président de la République en a fait tellement un symbole de la rénovation de la vie politique que la remercier, en pleine grossesse, ferait très mauvais effet. Même constat au ministère de l'Economie, le départ de Christine Lagarde, pourtant très critiquée, serait perçu comme un changement de cap de la politique économique alors que le plan de relance aura été annoncé un mois auparavant. Quant à la poursuite de l'ouverture, l'Elysée peinerait à trouver des candidats de gauche pour entrer au gouvernement. L'Etat d'esprit du moment serait donc à un remaniement à minima : Dati et MAM ne feraient que changer de portefeuille ministériel tout comme Rama Yade (qui a refusé d'être candidate aux Européennes). On s'acheminerait alors à de simples mouvements internes, les ministres du G7 récupérant les postes les plus importants. Quant aux surprises, elles pourraient venir dans la nomination de secrétaires d'Etat.
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