Vidéos · 18 déc. 2008 à 21:08
Quelques jours après l'annonce des résultats officiels du congrès de Reims confirmant la victoire de Martine Aubry, la nouvelle première secrétaire du PS a rencontré Ségolène Royal dans une "ambiance détendue" selon les intéressées. Une semaine plus tard, Martine Aubry a constitué son équipe et redéfini l'organigramme du parti sans prendre un seul responsable politique du clan Royal dans l'équipe de direction. Selon Martine Aubry, la faute revient aux "Royalistes" qui n'ont pas accepté les conditions qu'elle avait posées. Selon les partisans de Ségolène Royal, Martine Aubry a tout fait pour les exclure de la direction.
Dans ces conditions, difficile de savoir qui dit vrai. Ségolène Royal souffle le chaud et le froid depuis sa défaite au congrès de Reims : elle se positionne pour 2012 et annonce qu'elle relance "Désirs d'avenir", et un peu plus tard, elle affirme qu'elle n'est pas dans une opposition interne et qu'elle veut participer pleinement à la rénovation du PS dans une logique constructive.
De son côté, Martine Aubry n'a pas une attitude plus claire. Elle a tout fait pour empêcher Ségolène Royal de construire une majorité lors du congrès de Reims, elle a refusé d'organiser un nouveau vote malgré les litiges constatés. Et dans le même temps, une fois élue, son premier geste a été d'organiser rapidement une rencontre avec Ségolène Royal pour sceller des "réconciliations" avant tout médiatiques puisqu'une semaine plus tard, nouveau changement de pied, aucun partisan de Ségolène Royal n'est retenu au sein de la nouvelle équipe de direction.
Quelles que soient les responsabilités, Ségolène Royal a manifestement des difficultés à tourner la page. Invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV, l'ex-candidate à la présidentielle a fustigé le sectarisme et la fermeture de Martine Aubry :
"On ne peut pas travailler dans le sectarisme et dans la fermeture (...) Je regrette qu'elle n'ait pas fait preuve d'ouverture, on ne peut pas ouvrir un parti sur une société si on commence à le fermer à la moitié des siens". [extrait situé au cours des deux dernieres minutes de la video]
Ségolène Royal n'a donc toujours pas digéré la victoire de Martine Aubry et semble s'enfermer dans une opposition interne, malgré ses déclarations. Mais cette attitude peu solidaire à l'égard de son propre camp pourrait lui coûter chère politiquement. Selon un sondage IFOP/Paris Match, la cote de popularité de Martine Aubry a fortement augmenté en un mois : + 9 points avec 67% d'opinions favorables. En cas de primaire, elle l'emporterait sur Ségolène Royal.
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