Vidéos · 12 jan. 2009 à 19:14
Depuis 2007, près de 25 000 postes d'enseignants ont été supprimés. Ces suppressions vont se poursuivre sur tout le quinquennat. En février 2008, nous avions expliqué dans un article intitulé "Les manipulations du ministère pour supprimer des postes de profs" comment le gouvernement s'arrangeait avec les effectifs à la fois pour augmenter le nombre d'heures supplémentaires et supprimer des postes. La logique est assez simple : le gouvernement veut faire des économies en diminuant le nombre d'enseignants. Pour y parvenir sans dire que l'Education n'est plus une priorité nationale, il faut démontrer qu'il y a trop d'enseignants.
Avec les heures supplémentaires, le gouvernement crée le surnombre d'enseignants et justifie ainsi les suppressions de postes, voire une modification du statut d'enseignant. Le surnombre doit aboutir au flexiprof : il enseigne plus d'heures, plus de matières, pour un coût moins élevé.
Invité de l'association Dauphine Discussion Débat, Xavier Darcos a répondu à notre question qui reprenait l'argumentation de notre article. Et visiblement, cela ne lui a pas plu. "Raisonnement pervers et faux", voilà comment il a qualifié le contenu de notre article.
- A propos du taux d'encadrement, le ministre avance toujours le même argument. Sauf que, comme nous l'avons déjà démontré, ce chiffre n'a aucune réalité tangible. Voir notre article : "Bataille de chiffres : y a-t-il 1 professeur pour 11 élèves dans le secondaire ?"
- A propos des enseignants qui sont l'objet de carte scolaire suite à l'augmentation des heures supplémentaires et qui se retrouvent affectés dans plusieurs établissements, le ministre bluffe. Selon lui, il n'y aurait qu'une dizaine de cas dans l'académie de Créteil. Or, n'importe quel enseignant de n'importe quel établissement pourrait citer le nom d'un collègue de son établissement qui travaille sur deux établissements. Rien qu'en Seine-Saint-Denis, il y a plus de 200 collèges et plus de 40 lycées...
- A propos des 23 000 enseignants qui seraient affectés à d'autres fonctions que l'enseignement, ce chiffre est totalement virtuel comme nous l'avions déjà démontré dans notre article : "Quand Le Figaro veut démontrer qu'il y a 23 000 profs en trop".
- A propos des 13 500 postes supprimés, le ministre affirme qu'il va piocher dans les 10 000 remplaçants qui ne travaillent pas et dans les 23 000 enseignants qui ne travailleraient pas. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. Un poste supprimé est un poste qui n'est pas renouvelé lors d'un départ en retraite. Or, il n'y a pas 13 500 remplaçants qui partent en retraite, ce sont plutôt des jeunes. Il va donc falloir diminuer le nombre de profs par établissement et aboutir à ce qu'on a déjà démontré : une situation de sureffectif d'enseignants.
- Education nationale : les manipulations du ministère pour supprimer des postes de profs
- Le gouvernement supprime des classes dans le public et va en créer dans le privé
- Temps de travail, salaires : les enseignants sont-ils des privilégiés ?
- Bataille de chiffres : y a-t-il 1 professeur pour 11 élèves dans le secondaire ?
- Quand Le Figaro veut démontrer qu'il y a 23 000 profs en trop
- Mouvement lycéen : les erreurs stratégiques de Xavier Darcos
- Grève des profs : comment calcule-t-on un taux de grévistes ?
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Quiz : Combien a coûté la formation de Xavier Darcos pour s'exprimer dans les médias ?