Enquête · 28 jan. 2009 à 23:17
Depuis le 24 janvier 2009, l'UMP a un nouveau secrétaire général en la personne de Xavier Bertrand. L'ancien ministre du travail, considéré comme le chouchou du président, est notamment chargé de mettre le parti en ordre de marche pour la présidentielle de 2012. A seulement 43 ans, Xavier Bertrand quitte donc provisoirement le pouvoir pour espérer décrocher Matignon en cas de réélection de Nicolas Sarkozy.
Portrait.
Xavier Bertrand est né à Châlons-sur-Marne, le 21 mars 1965. Ses parents travaillent tous les deux dans une banque, tandis que son père est cadre bancaire à la SGAM, sa mère est employée. Après avoir obtenu son baccalauréat, il fait des études à Reims où il obtient une maîtrise de droit public, puis un Diplôme d'études supérieures spécialisées d'administration locale.
Il commence sa carrière professionnelle en tant qu'agent d'assurance, profession qui fait l'objet désormais de moqueries auprès de ses collègues politiciens.
Dès l'âge de 16 ans, il s'engage en politique. Il entre aux jeunes du RPR. Il milite activement, se sent proche des idées de Philippe Seguin. Il est adjoint au maire de Saint-Quentin. A 22 ans, il devient assistant parlementaire du sénateur Jacques Braconnier. Quelques années plus tard, il est élu député dans la deuxième circonscription de l'Aisne. Grâce à cette expérience, il a envie de faire sa place à Paris. Il travaille beaucoup, compensant le fait qu'il n'a pas intégré de grandes écoles, et finit par se faire remarquer par Alain Juppé qui lui propose en 2002 une mission sur la réforme des retraites pour l'UMP.
L'année suivante, Alain Juppé (président de l'UMP) lui demande de mener le débat sur la réforme des retraites au cours d'une tournée dans toute la France où il est chargé d'expliquer le projet du gouvernement. Il est alors désigné comme rapporteur du projet de loi à l'Assemblée nationale.
Il gagne la confiance du parti en intégrant le Club de la boussole réunissant les députés qui se revendiquent fidèles au Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin et au Président de la République, Jacques Chirac.
En mars 2004, lorsque Jean-Pierre Raffarin reconstitue son gouvernement, il nomme Xavier Bertrand Secrétaire d'État à l'Assurance maladie. Il est chargé de mener à bien la réforme de l'Assurance maladie. Mais, après la victoire du « non » au référendum sur la Constitution européenne, Jean-Pierre Raffarin doit quitter le gouvernement. C'est Dominique de Villepin qui le remplace. Au jeu des chaises musicales, Douste-Blazy quitte le ministère de la Santé au profit de Xavier Bertrand.
Contrairement aux amis d'Alain Juppé qui ont tous quitté le gouvernement, il réussit à rester et à se faire une place honorable. A ce poste, il doit faire face à plusieurs problèmes comme celui de l'épidémie de chikungunya à la Réunion. En 2006, il pilote le projet de loi mettant en place l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
Le 29 novembre 2006, il décide de se rallier au candidat Nicolas Sarkozy. Après avoir travaillé avec Philippe Séguin, Alain Juppé, Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, il décide donc de choisir de soutenir très tôt Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. C'est l'un des premiers ralliements chiraquiens au profit de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur saura s'en souvenir.
Le 15 janvier 2007, Nicolas Sarkozy le nomme officiellement porte-parole de sa campagne. Néanmoins, il conserve son poste de ministre jusqu'au début de la campagne officielle. Il quitte donc le gouvernement le 26 mars 2007, pour devenir à plein temps porte-parole.
En mai 2007, le président de la République fraîchement élu, Nicolas Sarkozy, et son Premier ministre, François Fillon, choisissent Xavier Bertrand comme ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité. Il se trouve alors en charge des quatre des principales réformes promises au cours de la campagne : le service minimum, les régimes spéciaux, le contrat unique et le régime général des retraites.
Nicolas Sarkozy l'a choisi pour ses qualités de diplomate. Il est en contact permanent avec les syndicats et sait se montrer à l'écoute malgré les réformes. Ses détracteurs affirment que le ministre se montre ouvert mais ne cède jamais, s'il doit faire une réforme, il ne transige pas. A la fin de l'année 2008, Xavier Bertrand est relégué au second plan, l'heure est au plan de relance, l'essentiel des réformes sociales promises par Nicolas Sarkozy ont été faites.
En janvier 2009, lors du mini maniement ministériel, Xavier Bertrand cède sa place de ministre du Travail à Brice Hortefeux pour devenir secrétaire général de l'UMP selon la volonté du président de la République. A ce poste stratégique, Xavier Bertrand doit placer l'UMP en ordre de marche en vue de la présidentielle 2012.
Afin de moderniser le parti, Xavier Bertrand mise sur l'interactivité et Internet. Prochainement, l'UMP devrait lancer son propre réseau social autour d'un site internet bâti selon le modèle du site Barackobama.com. L'objectif est de faire campagne pour les différentes élections à venir en utilisant des moyens modernes qui attirent les jeunes électeurs comme une grande partie de la population qui souhaite pouvoir participer directement à des débats.
Le second objectif de Xavier Bertrand est de doubler le nombre de militants à l'UMP d'ici à 2012, en atteignant les 500 000 adhérents en faisant du parti un grand mouvement populaire ouvert aux différentes idées et propositions. Pour y parvenir, le Secrétaire général projette dans un premier temps de déménager le siège du parti installé rue de la Boétie, l'une des rues les plus chics de Paris vers un quartier plus populaire.
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