Européennes 2009 · 30 jan. 2009 à 14:08
Avec 1,57% des voix à l'élection présidentielle de 2007 pour Dominique Voynet, les Verts avaient réalisé le pire score de leur histoire à une élection. Le résultat était d'autant plus paradoxal que jamais l'écologie n'avait été autant au centre d'une campagne présidentielle grâce au pacte écologique de Nicolas Hulot. De toute évidence, l'année 2007 a marqué la fin du monopole des Verts sur l'écologie politique, en raison notamment de leur propension à se diviser et à se quereller entre eux.
Pour préparer les élections européennes, le parti, dirigé par Cécile Duflot, est donc allé chercher Daniel Cohn-Bendit, figure très médiatique et européen convaincu. Il avait déjà été candidat en France pour les Européennes de 1999 avec succès puisqu'il avait obtenu 9.72% des voix.
Daniel Cohn-Bendit a donc accepté de diriger la campagne européenne des Verts en 2009 à une seule condition : pouvoir construire une grande coalition de tous les écologistes. Selon lui, c'est la seule manière pour les Verts de rebondir électoralement. Il a donc réussi à les convaincre de s'allier avec les autres forces écologiques (milieux associatifs et altermondialistes). Pendant des mois, Daniel Cohn-Bendit va négocier avec José Bové mais aussi l'ancien président de Greenpeace, Yannick Jadot ou encore le bras-droit de Nicolas Hulot, Jean-Paul Besset, pour construire une grande coalition pour les européennes.
La coalition prend forme sous l'appellation "Europe Ecologie" et Eva Joly, juge très médiatique, accepte d'y participer. Le 18 janvier 2009, les têtes de listes sont présentées en présence des principaux leaders : Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot et José Bové. Et ce qui était redouté par certains responsables des Verts, notamment les partisans de Dominique Voynet, a bien eu lieu : les Verts n'ont obtenu que 3 têtes de liste sur les 8 grandes circonscriptions régionales. Cette marginalisation, orchestrée par Daniel Cohn-Bendit et avalisée par Cécile Duflot, n'est que le résultat d'un rapport de force défavorable pour les Verts au sein des écologistes. Les amis de Dominique Voynet ont tout fait pour obtenir une 4ème tête de liste afin que les Verts obtiennent au moins 50% des têtes de liste de la coalition, en vain.
Marginalisés au sein de la coalition "Europe Ecologie", les Verts ne sont plus en mesure d'imposer leur stratégie de campagne. C'est la raison pour laquelle Daniel Cohn-Bendit compte bien axer son programme sur les questions d'environnement, la politique de développement durable, la crise écologique qui se profile. Ce recentrage sur les questions d'environnement est une vraie rupture puisque les Verts ont construit leur identité sur un positionnement à gauche, se refusant de s'enfermer dans des thématiques purement environnementalistes. Mais pour Daniel Cohn-Bendit, ce changement de stratégie est indispensable pour que les écologistes puissent peser dans le débat public et se distinguer des autres forces politiques.
Cette recomposition de l'écologie politique qui est en marche n'a été possible que par le pragmatisme de la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, qui a accepté que son parti soit minoritaire au sein de la coalition. Selon les derniers sondages, les listes Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit pourraient obtenir près de 10% des suffrages.
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