Revue de presse · 2 fév. 2009 à 20:50
C'est le type d'information qui passe entre les mailles du filet des médias sans que l'on sache vraiment pourquoi. Et dans ce cas précis, même une dépêche AFP n'a pas eu l'effet démultiplicateur escompté. Comme le révèle Arrêt Sur Images, l'organisme, né de la fusion entre l'ANPE et les ASSEDIC, propose un service téléphonique surtaxé pour les chômeurs qui peuvent gérer à la fois le paiement de leurs indemnités de chômage et la recherche d'emploi.
- AFP : Téléphoner à Pôle emploi coûte six fois plus cher de certains portables
- France Info : Téléphoner à Pôle emploi : problèmes techniques "résolus"
- Arrêt sur Images : L'autre chiffre du chômage : le coût de l'appel au pôle emploi (payant)
Le Pôle emploi est joignable au 39 49, appel surtaxé qui coûte en principe 11 centimes d'euro, comme le précise la campagne de publicité qui a suivi le lancement de cet organisme, fruit de la fusion ANPE-ASSEDIC. Sur une affiche, on peut notamment lire : "3949 (temps d'attente gratuit ou de 0.11 € TTC depuis un poste fixe, hors éventuel surcoût de votre opérateur". Interrogé par l'AFP le jour de la création du Pôle emploi, le directeur général du nouvel organisme, Christian Charpy, avait indiqué que le tarif était "le niveau le plus faible qu'on puisse avoir", en oubliant de préciser que les conseillers de l'ANPE étaient disponibles auparavant sur un numéro de fixe classique.
Le 16 janvier 2009, l'AFP publie une dépêche intitulée "Téléphoner à Pôle emploi coûte six fois plus cher de certains portables" dans laquelle il est précisé que l'appel au pôle emploi peut très souvent dépasser les 11 centimes d'euro vantés dans la publicité. Selon l'AFP, "pour cinq minutes de conversation, l'appel revient à 11 centimes d'euro TTC quelle que soit la durée depuis une ligne fixe France Télécom, une ligne internet (box) France Télécom ou Free. Le même appel, depuis un téléphone portable à carte prépayée, revient à 3,11 euros TTC avec Mobicarte, entre 1,61 et 2,86 euros TTC avec une carte SFR et 2,61 euros TTC avec une carte Bouygues Telecom, ont indiqué les trois opérateurs".
L'information est d'importance puisque de nombreux chômeurs possèdent des cartes prépayées, les forfaits étant la plupart du temps trop coûteux.
Aucun journal n'a repris l'information de l'AFP, qui a publié une dépêche rectificative, le 21 janvier 2009, la première comportant une erreur dans la tarification (à l'appel, et non à la minute comme elle l'avait indiquée dans premier temps). Mais comme le relève Arrêt Sur Images, la deuxième dépêche n'a pas eu plus de succès que la première. Seule la radio RMC aurait véritablement traité le sujet en contactant un syndicaliste du Pôle emploi qui dénonce cette surtaxe cachée.
Lancé au nom de la rationalisation de la lutte contre le chômage, le Pôle emploi devait permettre un service plus efficace, pour un moindre coût. Cette surtaxe pour financer un organisme censé être plus économique apparaît donc totalement injustifiée.
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Note de rappel : la création du Pôle emploi avait déjà fait l'objet d'un petit scandale, passé très largement inaperçu, puisque l'Etat avait récupéré 400 millions d'euros des caisses des chômeurs pour boucler le budget du nouvel organisme.