Européennes 2009 · 2 fév. 2009 à 22:41
Pendant trois jours, du 30 janvier au 1er février, Jean-Luc Mélenchon a présidé le Congrès de Limeil-Brévannes dans le Val-de-Marne du Parti de gauche. L'objectif était double : mobiliser les militants aux élections européennes de 2009 et sanctionner une politique nationale libérale et capitaliste.
Parce que la politique ne se résume pas à l'UMP et au Parti Socialiste, nous avons décidé de créer une nouvelle chronique intitulée « En marge de la Une ». Nous y aborderons chaque jour l'actualité des autres partis politiques.
Au lendemain du Congrès de Reims en novembre 2008, Jean-Luc Mélenchon a décidé de démissionner du Parti socialiste après trente ans de militantisme estimant que Ségolène Royal et les socialistes dans leur majorité encouragent une alliance avec le Centre et le libéralisme. Par conviction, Jean-Luc Mélenchon quitte le PS et décide de fonder le Parti de gauche. Il pense pouvoir allier autour de lui tous les mécontents ou déçus qui espèrent voir émerger un véritable parti de gauche qui ne craint pas de défier le diktat du marché et du capitalisme. Selon lui, le Parti socialiste s'est éloigné de ses ambitions premières pour se rapprocher peu à peu de la droite, incapable d'avoir un discours clair concernant le capitalisme et la politique menée au niveau européen.
Pour ce premier Congrès, environ mille personnes se sont déplacées en Ile-de-France à Limeil-Brévannes pour réfléchir aux orientations du parti. En deux mois, le Parti de gauche est parvenu à attirer 4 000 adhérents.
Sur le modèle de la « Die Linke » allemande, le Parti de gauche veut unir les différents courants de gauche, dissidents socialistes comme communistes, l'objectif étant de rassembler tous les déçus du Parti socialiste.
Pendant la durée du Congrès, un millier de personnes ont élaboré des textes précisant les directions et enjeux de ce nouveau parti. Le parti a notamment réfléchi aux causes de la crise économique et écologique. Selon lui, le principal responsable est le capitalisme. Pour lutter contre la crise, la gauche doit être une alternative à la fois « sociale, écologique et démocratique » sans se soucier du marché. Le Parti de gauche souhaite sortir de la crise et des inégalités sociales grâce au partage et à la redistribution des richesses. Pour lutter contre la crise écologique, le Parti de gauche souhaite mettre en oeuvre l'alter-développement qui consiste en un changement profond des modes de consommation, de production et d'échange.
Lors de ce congrès Jean-Luc Mélenchon a rappelé son hostilité à l'égard de l'Europe. En 1992 déjà, il s'était opposé à la monnaie unique, en 2005, il avait milité pour le « non » à la Constitution européenne. Selon lui, le Pari de gauche doit réunir toutes les forces de gauche opposées à une Europe libérale.
Pour convaincre les partisans de l'importance de ce nouveau parti proche de la parole du peuple, il est rappelé que les Français ont voté « non » à la Constitution et que malgré ce refus du Traité européen, le président de la République a accepté le traité de Lisbonne, adopté ensuite par le Parlement français. Le Parti de gauche souhaite donc réhabiliter la souveraineté populaire qui aurait été méprisée par tous les partis y compris le Parti socialiste. Pour Jean-Luc Mélenchon, les élections européennes seraient une manière de revenir sur le fameux referendum refusé par les Français.
Le Parti de gauche souhaite l'union de tous les partis d'extrême gauche pour mettre en oeuvre une politique européenne qui refuse le traité de Lisbonne au profit d'une « Europe sociale, écologique et démocratique ». Tandis que le Parti communiste a accepté ce rassemblement, Olivier Besancenot hésite encore.
