breve · 5 fév. 2009 à 19:07
Les élections régionales n'auront lieu qu'en 2010, mais déjà, l'UMP organise une primaire entre Roger Karoutchi (secrétaire d'Etat en charge des relations avec le parlement) et Valérie Pécresse (ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur) pour désigner le ou la candidate du parti. Cette semaine, un premier débat a eu lieu entre les deux candidats autour de six thèmes : transports, économie, formation, environnement, logement et sécurité en Ile de France. La bataille entre les deux membres du gouvernement est à couteaux tirés, comme le prouve une petite polémique autour du premier sondage réalisé pour départager Roger Karoutchi et Valérie Pécresse.
Retour sur le feuilleton du sondage prémonitoire contesté auprès d'une commission qui n'existe plus juridiquement.
Vendredi 9 janvier 2009, le Figaro publiait un sondage réalisé par OpinionWay qui était particulièrement favorable à Valérie Pécresse. A la question, "qui est votre candidat préféré ? " Valérie Pécresse a obtenu 57% de réponses positives auprès des sympathisants UMP et 46% pour l'ensemble des Franciliens, contre 28% et 26% pour Roger Karoutchi. A la question "Avez-vous une bonne ou une mauvaise opinion des personnalités ?", Roger Karoutchi ne recueille que 15% de réponses positives contre 35% pour Valérie Pécresse et 31% pour Jean-Paul Huchon, le président sortant de la région.
Dès la publication de ce sondage, Roger Karoutchi a mis en doute la sincérité de l'enquête en accusant l'équipe de Valérie Pécresse de vouloir le déstabiliser. Selon le secrétaire d'Etat en charge des relations avec le parlement, ce sondage pose deux problèmes. Le 17 décembre 2008, le député socialiste, Julien Dray, lui aurait annoncé à l'avance les résultats du sondage au pourcentage près. Et le 6 janvier, les résultats dudit sondage circulaient déjà dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Or, d'après OpinionWay, l'enquête aurait été réalisée... du 6 au 7 janvier 2009. Pour Roger Karoutchi, il s'agit donc d'une manipulation.
Roger Karoutchi a donc saisi la commission des sondages pour vérifier que l'enquête a bien été réalisée en toute transparence. Mais le Canard Enchaîné a révélé, dans son édition du 21 janvier 2009, que cette commission des sondages n'avait plus aucune existence juridique depuis le 1er avril 2008, date à laquelle "le mandant des onze membres permanents de cette institution, chargée d'appliquer la loi sur les études d'opinion politique, s'est achevé". Leurs remplaçants n'ont jamais été nommés pour des questions purement administratives. Nicolas Sarkozy souhaitait que la nomination des membres de cette commission intervienne sur simple décret. Or, "la mise en application de cette procédure traîne depuis plus d'un an" relève le Canard.
Autrement dit, les magistrats qui la composent ne siègent plus mais les fonctionnaires de cette commission continuent tout de même à traiter les dossiers. De fait, la commission continue à rendre des avis et prendre des décisions alors même qu'elle n'a plus aucun membre officiel. Les fonctionnaires ont pris le pouvoir.
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