Enquête · 9 fév. 2009 à 23:50
La crise du logement prend différents aspects : l'accès à la priorité est difficile en raison de la hausse des prix et des taux d'emprunt, le nombre de HLM est insuffisant, le secteur du bâtiment est touché de plein fouet par la crise économique. Depuis 2007, Christine Boutin est en charge du dossier.
Retour sur un dossier très politique.
Les sénateurs avaient voté la loi DALO le 5 mars 2007 au lendemain de l'emballement médiatique causée par les Don Quichotte, association qui a proposé aux sans-abri de camper en plein Paris pour rendre évidente aux yeux de tous leur misère. Les médias s'étaient emparés de l'affaire et l'Etat s'était retrouvé en position critique, tenu de répondre à cette situation inadmissible.
Quelles sont les conséquences concrètes pour les bénéficiaires du Droit au logement opposable ? La loi prévoit que l'Etat doit réquisitionner les HLM qui font partie du contingent préfectoral et fournir un logement aux bénéficiaires dans les six mois. Passé le délai, la loi prévoit une condamnation de l'Etat. Une amende pour celui qui n'a pas obtenu son logement ? Pas exactement. Si l'Etat ne remplit pas ses obligations, il doit payer une astreinte... à l'Etat. En clair, une amende qui sera versée non pas au particulier, mais à un fonds devant permettre la construction de logements sociaux. On en revient au problème principal : la crise du logement est liée... à un manque de logements.
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Sur les 26 milliards d'euros du plan de relance, 1.8 milliard d'euros est consacré au secteur du logement. Ce budget est réparti en trois postes de dépenses : rénovation urbaine, construction de 70 000 nouveaux logements, multiplication par deux des prêts à taux zéro (pour faciliter l'accès à la propriété).E pour faciliter la construction de logements et la signature de contrats de construction, le gouvernement a assoupli le code des marchés publics avec des conséquences insoupçonnées.
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La crise de logement touche de plein fouet la classe moyenne et les classes populaires. Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait affirmé vouloir "une France de propriétaires". La France n'a jamais autant construit de logements : 430 000 nouveaux logements en 2007. Mais ces constructions ne sont pas forcément destinées à ceux qui en ont le plus besoin. Selon les dernières statistiques établies sur la période 2001-2006, le nombre d'accédants à la propriété a augmenté de 12%, mais le nombre d'accédants modestes (moins de 3 smic par mois par foyer) a diminué dans le même temps de 16%.
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La loi sur le renouvellement urbain (SRU) impose aux agglomérations d'avoir au moins 20% de logements sociaux d'ici à 2020. Si la France connaît une forme de ghettoïsation en banlieue, c'est en raison de l'absence de mixité sociale : les communes du 93 multiplient les Habitats à Loyer Modéré (HLM) quand les communes comme celle de Neuilly refusent d'en construire. Aujourd'hui, l'ancien fief de Nicolas Sarkozy compte 3,2% de HLM. Deux sociologues spécialisés dans l'étude de la bourgeoisie, ont enquêté pour savoir qui habitait dans les HLM de Neuilly.
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Il a fallu attendre février 2005 et la démission du ministre de l'économie de l'époque pour que les médias s'intéressent au coût des logements de fonction des membres du gouvernement. En catastrophe, pour tenter de clore une polémique qui ne s'éteindra que par le départ d'Hervé Gaymard, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait édicté de nouvelles règles. Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis de ne nommer que 15 ministres, avec pour conséquence indirecte, de limiter les difficultés pour trouver des logements de fonction aux ministres. Mais quelques mois plus tard éclate l'affaire du directeur de cabinet de la ministre du logement, Christine Boutin, logé dans un HLM depuis des années.
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En un peu plus de dix ans, le journal satirique d'investigation a sorti au moins trois scandales immobiliers qui ont abouti soit à la démission, soit au déménagement des intéressés. En 1995, Alain Juppé est contraint de déménager. En 2005, le ministre de l'Economie, Hervé Gaymard, est obligé de démissionner. En 2007, le directeur de cabinet de la ministre du Logement est également contraint de démissionner. Sans oublier l'affaire du logement de Nicolas Sarkozy qui n'est jamais allée en justice.
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Christine Boutin, ministre du logement, a eu l'idée saugrenue de déménager toute son administration, à Lyon, pour une durée de dix jours en 2007. Dans quel but ? Montrer aux Français combien la crise du logement est une priorité pour le gouvernement. Pour la première fois, un ministère prend la décision de délocaliser, pour quelques jours, son administration. Pour un prix exorbitant.
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Révélations : Appartement gratuit de Jacques Chirac : la famille Hariri l'avait-elle acheté pour lui ?
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