Zapping radio · 2 mar. 2009 à 12:25
Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP, est le spécialiste des contre-feux de la majorité. A l'origine de nombreuses polémiques, il multiplie les coups médiatiques pour faire diversion. Par exemple, lorsque la polémique a commencé à enfler à propos de la nomination du conseiller de Nicolas Sarkozy à la tête des Caisses d'épargne et des banques populaires, Frédéric Lefebvre s'est empressé de réclamer des excuses publiques de la part de Martine Aubry, qui avait critiqué cette nomination. Alors que le président de la commission de déontologie a émis des doutes sur la conformité de cette nomination comme l'a révélé Le Monde, la demande d'excuses de Frédéric Lefebvre a été reprise en boucle. Illustration de la théorie des contre-feux.
La fonction de porte-parole du parti majoritaire est un véritable exercice de style. Quoi qu'il arrive, il faut défendre la politique du gouvernement. Quitte à formuler des raisonnements un peu alambiqués. Invité de France Info le 26 février 2009, Frédéric Lefebvre a commenté les derniers chiffres du chômage et de la consommation et défendu la politique du gouvernement. Comme l'a souligné DeSourceSure, le porte-parole a utilisé des arguments surprenants.
Pour démontrer que le plan de relance du gouvernement était pertinent, il s'est presque félicité de la hausse du chômage et de la hausse de la consommation, ces chiffres démontrant qu'une relance par la consommation était inutile. Le gouvernement a misé sur l'investissement, le PS défend une relance par le pouvoir d'achat et la consommation. Le mauvais chiffre du chômage est donc censé illustrer la bonne orientation du gouvernement.
Un peu plus tard dans l'interview, il s'emporte contre le plan de relance du PS, "les propositions de Martine Aubry et du Parti Socialiste, c'est à dire (...) faire la relance par la consommation, c'est tout simplement stupide et pas adapté à la situation". Et pour illustrer la "stupidité" de la relance par la consommation, Frédéric Lefebvre ose une démonstration risquée (à partir de la 3ème minute de la vidéo) :
"Regardez par exemple la bêtise de la baisse d'un point de la TVA (...) Ça coûte beaucoup d'argent à l'Etat et ça profite à qui ? Ça profite à 75% aux Français les plus riches. Ceux qui peuvent encore consommer aujourd'hui".
Petit problème dans l'argumentation : la Taxe sur la Valeur Ajoutée est l'impôt le plus injuste du système fiscal puisqu'il n'est pas progressif en fonction des revenus des ménages. La plupart des biens de consommation sont taxés à 19,6%. Cette taxe est "invisible" puisqu'elle est déjà incluse dans le prix d'achat. A chaque achat, le consommateur paye une taxe de 19,6%, quel que soit son revenu. Cet impôt indirect est donc bien défavorable aux ménages les plus modestes qui payent autant que les ménages les plus riches.
Evidemment, celui qui ne consomme pas ne paye pas la TVA. La famine touche-t-elle 25% des Français ?
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