Revue de presse · 2 mar. 2009 à 21:14
Officiellement, la hache de guerre est enterrée entre les partisans de Ségolène Royal et la direction du PS. Après plusieurs semaines de négociations, des proches de la présidente de la Région Poitou-Charentes ont intégré la direction. Sept nouveaux secrétaires nationaux ont été nommés le 24 février 2009, dont six appartiennent au camp de Ségolène Royal. Parmi eux, Gaëtan Gorce a pris en charge l'exclusion, Aurélie Fillipetti est devenue secrétaire nationale en charge des questions énergétiques.
A l'issue de ce "remaniement", Martine Aubry a terminé la préparation des listes aux Européennes. Là encore, l'heure est à l'apaisement entre les deux camps puisque Vincent Peillon, censé représenter le camp de Ségolène Royal, a été choisi comme tête de liste dans le Sud-est.
- Blog Le Figaro : La tactique de Royal pour endormir Aubry
- L'Express : La crise accélère le dégel entre Martine Aubry et Ségolène Royal
- AFP : Européennes : l'unité affichée par Aubry lézardée chez Delanoë et Royal
Ce n'est pas la première fois que les deux camps mettent en scène l'apaisement, quatre mois après le congrès de Reims. Dès sa prise de fonction rue de Solférino, la nouvelle Première secrétaire avait tenu à rencontrer Ségolène Royal au siège du parti, devant les caméras. La mise en scène illustrait la fin des divisions. Dans le même temps, l'ex-candidate à la présidentielle continuait à répéter qu'elle représentait la moitié du PS, "et un peu plus encore", pour bien souligner qu'on lui avait volé la victoire.
Avec l'annonce de la nouvelle direction et des têtes de liste aux Européennes, l'heure est donc une nouvelle fois à l'apaisement. Mais chacune continue tout de même à jouer son propre rôle. Ainsi, sur la crise aux Antilles, les deux femmes ont communiqué sans se concerter. Martine Aubry a réparé l'oubli de la nomination d'un secrétaire national en charge de l'Outre-mer en créant un "comité outre-mer" composé notamment des premiers secrétaires fédéraux et des élus d'outre-mer. L'annonce intervenait quelques heures après la fin du voyage de Ségolène Royal aux Antilles.
Preuve que chacun joue sa partition sans en avertir l'autre, L'Express en date du 26 février 2009 a révélé que la Première secrétaire avait appris le voyage de Ségolène Royal aux Antilles grâce à l'AFP. L'information est d'autant plus surprenante que Martine Aubry a mis un point d'honneur a mieux contrôler la prise de parole du parti dans les médias. Les responsables socialistes sont censés prévenir la Première secrétaire pour toute prise de position qui engagerait le Parti Socialiste. En tant qu'ancienne candidate à l'élection présidentielle, Ségolène Royal a une totale liberté de parole. Mais le fait que Martine Aubry ait appris un voyage si médiatique, dans un moment particulièrement tendu en Guadeloupe, par une simple dépêche AFP, en dit long sur la mise en scène de cette réconciliation.
Martine Aubry avait avoué début janvier au micro de Jean-Michel Aphatie qu'elle ne se parlait "pas directement". Visiblement, la communication ne passe pas mieux, contrairement à l'image que souhaitent véhiculer les deux femmes.