Le Canard enchaîné · 10 mar. 2009 à 20:56
La fusion ANPE/Unedic a donné naissance au Pôle Emploi. L'objectif de cette fusion était de rendre le service pour l'emploi plus efficace afin que les chômeurs retrouvent du travail plus rapidement. Toutefois, avec la crise et l'augmentation rapide des demandeurs d'emploi, le nouveau service s'est vite retrouvé débordé. Avec 250 000 chômeurs de plus en seulement quatre mois, le service est sous pression. Jeudi 5 mars, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, s'est dit prêt "à mettre des effectifs de plus".
Le Monde raconte les difficultés du service : "A ce jour, 52 000 dossiers d'indemnisation restent en instance de traitement. La plate-forme téléphonique, le "39-49", a explosé (...) Le plus dur reste à venir avec le suivi mensuel des chômeurs inscrits ces dernières semaines, suivi qui ne démarre que le quatrième mois après l'inscription. Les besoins en personnel se font d'autant plus sentir que les 45 000 salariés du Pôle emploi doivent, dans le même temps, se former à leurs nouveaux métiers".
Page Lue dans Le Monde du 07 mars 2009
Le secrétaire d'Etat a donc promis des effectifs en plus pour améliorer le service. Pourtant, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens afin d'améliorer l'organisation. Comme l'a révélé le Canard Enchaîné dans son édition du 4 mars, l'Etat avait lancé "un appel d'offres de 16 millions d'euros pour que des boîtes privées l'aident à organiser sa direction générale. Un premier lot de 8 millions a été attribué au duo américain McKinsey et Accenture".
Selon l'organigramme confidentiel que s'est procuré le Canard, la direction générale du Pôle emploi a été dotée d'un directeur général, de six directeurs généraux adjoints, de deux adjoints aux directeurs généraux adjoints auxquels s'ajoutent 31 directeurs, 13 adjoints de ces directeurs, 91 chefs de département et ainsi de suite. Selon le Canard, "ce chef d'oeuvre de bonne gouvernance offre aussi quelques incongruités : plusieurs sous-directeurs sans directeur et des services entiers qui se sont vus attribuer les mêmes prérogatives que leurs voisins de bureau". L'hebdomadaire annonce que 8 millions d'euros doivent encore être dépensés pour affiner l'organisation.
Sans oublier le logo : "Pôle emploi". L'Etat a déboursé 500 000 euros à une entreprise pour qu'elle invente un nom et un logo. Un bon prix si l'on se souvient que le changement visuel de l'ANPE en 2003 avait coûté 2,4 millions d'euros.
Avec un logo à 500 000 euros et une organisation interne performante à 16 millions d'euros, il ne manque plus que du personnel pour accueillir les chômeurs. Il est tout de même dommage que le Pôle emploi ait oublié d'embaucher...
Page Lue dans Le Canard Enchaîné n°4610 - 4 mars 2009
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