breve · 28 mar. 2009 à 21:34
Nous vous en parlions le 28 mars 2008. Un président de bureau de vote avait été pris en flagrant délit de bourrage d'urne à Perpignan. Il avait des bulletins au nom du maire sortant dans les poches et les chaussettes et comptait les rajouter dans l'urne. Réélu de justesse avec 574 voix d'avance, le maire sortant avait affirmé que c'était un cas isolé et qu'il n'avait participé ni de près, ni de loin à une quelconque fraude électorale. Il avait d'ailleurs enclenché des procédures judiciaires pour diffamation contre tous médias qui affirmeraient le contraire.
Dans la presse, les témoignages les plus rocambolesques se multipliaient. Dans le Canard Enchaîné du 26 mars 2008, le journaliste Didier Hassoux rapportait plusieurs témoignages de présidents de bureau de vote qui racontaient tous à peu près la même chose : à la clôture du scrutin, ces personnes devaient rajouter des bulletins de vote dans les urnes, en signant sur le registre à la place de personnes qui s'étaient abstenues et ne s'étaient pas déplacées pour voter.
Dans un article du Monde du 26 mars 2008, une femme racontait qu'elle avait une procuration pour sa fille mais qu'une signature avait déjà été apposée sur le registre à côté de son nom. Le président du bureau de vote lui avait alors demandé de glisser son bulletin et celui de sa fille en même temps. Et l'électrice de préciser : "Il m'a simplement dit, poussez fort, ça va passer".
La candidate socialiste, principale opposante du maire, avait déposé un recours devant le tribunal administratif. Le 7 octobre 2008, le tribunal administratif de Montpellier a annulé l'élection municipale. Une nouvelle élection devait avoir lieu sous la surveillance d'un représentant du tribunal. Le jour de l'annulation, le maire sortant s'était indigné de cette décision en se déclarant "victime d'un président de vote irresponsable" (La dépêche). Contestant la décision du tribunal administratif, le maire de Perpignan a donc fait appel auprès du Conseil d'Etat. La décision doit être rendue en avril 2009.
L'affaire de la fraude à la chaussette n'est donc toujours pas terminée.
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