breve · 30 mar. 2009 à 20:41
François Bayrou sera candidat à l'élection présidentielle de 2012, l'affaire est entendue. Ségolène Royal participera aux primaires socialistes et compte bien être de nouveau la candidate du parti en 2012. Martine Aubry a remporté le congrès de Reims en espérant pouvoir être la candidate du PS à la prochaine présidentielle. Tout le monde y pense, tout le monde le sait, mais il ne faut pas le dire. Chacun se déclarera "le moment venu", chacun pense d'abord "aux difficultés des Français" et dénoncent "la politique du gouvernement".
Dans cette longue liste d'expressions habituelles pour taire les ambitions omniprésentes (alors que chacun n'agit qu'en fonction de cette ambition connue de tous), il y a parfois des dérapages. La langue fourche. C'est le lapsus. En l'espace de quelques jours, deux candidats probables en 2012 n'ont pas su tenir leur langue.
Dans son édition daté mardi 31 mars 2009, Le Monde nous offre ces deux lapsus pour le prix d'un :
Le premier lapsus revient à Martine Aubry et date d'une semaine. La langue de la Première secrétaire a fourché au moment où elle présentait les candidats socialistes aux Européennes :
"En politique comme dans la vie, les lapsus ont ceci de pratique - et de savoureux - qu'ils disent tout haut ce que l'on pense tout bas. Martine Aubry vient d'en faire la démonstration. Ce n'est pas sur le plateau de Michel Drucker, dimanche, que sa langue a fourché : invitée à reconnaître qu'elle pourrait bien être tentée, demain, par une candidature présidentielle, elle s'est récriée avec énergie qu'elle n'y pensait " pas du tout ". Huit jours plus tôt pourtant, devant la convention nationale du Parti socialiste, elle avait exhorté ses camarades à s'atteler à la préparation de leur projet afin qu'il soit bouclé " fin 2011, au moment où nous choisirons notre candidate ".
"Notre candidate" ! De deux choses l'une. Ou bien la première secrétaire du PS reconnaissait ainsi qu'une seconde candidature de Ségolène Royal en 2012 s'imposerait, tant est manifeste sa détermination. Ou bien elle s'est elle-même subrepticement placée sur les rangs, ce qui n'aurait rien d'absurde tant la direction du parti conduit en bonne logique à en porter les couleurs lors de l'élection présidentielle".
François Bayrou a également commis un lapsus à propos de la présidentielle. Dimanche 29 mars 2009, le président du MoDem organisait la première des huit conventions thématiques de son parti en vue des prochaines élections européennes. Mais dans son discours d'ouverture, il a confondu les Européennes et la présidentielle, comme l'a relevé Le Monde :
"Alors que l'UMP et le PS peinent à lancer leur campagne, le parti de François Bayrou semble, lui, d'ores et déjà en ordre de bataille. "Ça commence maintenant", a lancé en clôture des travaux M. Bayrou, en présentant " cet autre choix que nous allons défendre pendant l'élection présidentielle " ! Un lapsus qui a déclenché l'hilarité de la salle. Difficile, après, d'échapper à une critique en règle de la politique conduite par Nicolas Sarkozy".
L'un et l'autre ne pensent que ça, tout le monde le sait, mais ces déclarations incontrôlées seront rangées dans la catégorie des lapsus. Dans le Monde d'aujourd'hui, il y avait donc deux, l'un en page 2, l'autre en page 10. Il faudra sans doute attendre deux ans, 2011, "le moment venu", pour que ces lapsus deviennent de simples titres. "Martine Aubry candidate", "François Bayrou candidat".
Pages Lues dans Le Monde du 31 mars 2009
Aubry, Bayrou, Royal et Sarkozy
- Quand Martine Aubry s'allie avec le MoDem à Lille
- Le MoDem de Bayrou a écarté les ex-UDF et mise sur un affaiblissement du PS en 2012
- Ecartée du Parti Socialiste, Ségolène Royal va préparer 2012 et relancer "Désirs d'avenir"
- Nicolas Sarkozy veut s'inspirer de la campagne de Barack Obama pour la présidentielle 2012
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Le Monde : Qui a dit "P..., il faut que je lise tout cela, moi. C'est très technique" ?
