breve · 21 avr. 2009 à 18:30
On pensait que l'affaire était réglée. En acceptant, contrainte et forcée, de se présenter aux élections européennes en juin 2009, Rachida Dati se résignait à quitter le gouvernement Fillon. Le chef de l'Etat avait trouvé cette porte de sortie pour exfiltrer la ministre de la Justice de la place Vendôme. Bien qu'elle ait respecté la feuille de route du président de la République, Rachida Dati avait fini par agacer Nicolas Sarkozy à cause de ses multiples frasques (exiger par exemple le téléphone d'Obama dès qu'il a été élu), les multiples Unes de la presse people, un certain mépris à l'égard des élus et des magistrats et une volonté de passer les réformes systématiquement en force.
Pour éviter que la sanction ne soit perçue comme un désaveu de sa propre politique d'ouverture, Nicolas Sarkozy ayant nommé Rachida Dati à la Justice afin de former un gouvernement "à l'image de la France", le président de la République a choisi l'option d'une candidature de sa ministre aux Européennes. Rachida Dati a tout fait pour éviter ce départ du gouvernement et a finalement cédé pour ne pas subir le même sort que Rama Yade, qui a perdu la confiance du chef de l'Etat et pourrait perdre sa place au gouvernement sans être recasée.
Tout s'est donc joué au mois de janvier. Fin mai, Rachida Dati doit démissionner. Si son départ ne fait aucun doute, les conditions de celui-ci ne seraient toujours pas réglées selon le Canard Enchaîné du 15 avril 2009. La ministre de la justice aurait multiplié les exigences ces dernières semaines, quitte à aller jusqu'à la rupture avec Nicolas Sarkozy :
"Un jour, la garde des Sceaux - pour encore quelques semaines - réclame "un haut poste dans une entreprise publique". Un autre, le maintien de sa voiture avec chauffeur et de ses officiers de sécurité. Et tout dernièrement, Rachida Dati est allée sangloter chez Fillon : "Gardez-moi au gouvernement, j'y ai toute ma place !" Sinon... Le message s'adresse cette fois à l'Elysée : elle pourrait ne pas siéger au Parlement européen après les élections de juin. Et ce bien qu'elle figure en deuxième position sur la liste conduite par Barnier en Ile-de-France. "C'est effarant, frémit un ministre, elle est prête à tout pour faire monter la sauce, même au bras de fer avec le Président, sans même capter que c'est suicidaire...".
Nicolas Sarkozy ne supporterait plus l'omniprésence médiatique de sa ministre, qui fait une tournée d'adieu dans la presse et à la télévision depuis plusieurs semaines, et ses exigences de dernière minute.
Page Lue dans Le Canard Enchaîné
"Dati lui court sur le hari(sar)cot", Le Canard Enchaîné n°4616, 15 avril 2009, page 2
- Comment Rachida Dati est devenue ministre de la Justice
- Livre : une ministre incompétente donc agressive avec ses collaborateurs ?
- A Gala, Rachida Dati fait la Une, sa fille aussi grâce au blackberry de la maman
- Qui va succéder à Rachida Dati ? L'Express et Le Point ont des noms différents
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Rétro : Il y a un an, Rachida Dati faisait exploser le budget de fonctionnement de son ministère