Enquête · 27 avr. 2009 à 22:41
Cécilia Sarkozy a été la Première dame de France la plus éphémère de l'histoire. Carla Bruni cherche encore sa place à l'Elysée mais participe à toutes les visites officielles du Président de la République. La constitution n'indique aucun statut particulier pour l'épouse du chef de l'Etat et la famille de celui-ci. Pourtant, le conjoint du président de la République est automatiquement sur le devant de la scène. C'est donc à la "première dame de France" de trouver le rôle qu'elle souhaite jouer en fonction de ses envies et de sa personnalité. Portraits de ses femmes de Président.
Série 1/8 : Michelle Auriol, l'épouse du premier président de la IVe République
Michelle Aucouturier est l'une des premières dames de France les plus populaires. Par son allure et son bagout, elle parvient à s'attirer la sympathie de toutes les classes de la société. Née dans le Tarn, le 5 mars 1896, elle est la fille d'un militant syndicaliste, alors ouvrier verrier. Celui-ci fonde également une entreprise de verrerie à Albi où chaque employé est à son tour patron, l'objectif étant de répartir équitablement les recettes.
Comment, dans ce contexte, la jeune Michelle Aucouturier, a-t-elle pu rencontrer le futur président de la République ? Le père Aucouturier est un ami de Jean Jaurès. Un jour, lors d'un café chez le verrier, Jean Jaurès et Vincent Auriol se rencontrent pour discuter politique. Auriol est à cette époque un jeune militant à la SFIO âgé de 21 ans. Michelle Aucoururier, qui n'a que 15 ans, se laisse séduire par cet avocat et rédacteur en chef du « Midi socialiste ».
L'année suivante, le 1er juin 1912, le couple se marie. Pendant l'Occupation, Michelle Auriol entre dans la Résistance à Lyon où elle s'occupe, entre autres, du décodage des messages chiffrés envoyés par l'état-major allié.
En 1947, son mari étant nommé président de la IV République, elle devient de fait première dame de France. Dans ce rôle, elle sait se faire apprécier puisqu'elle montre un intérêt certain pour tous les sujets de société sur lesquels l'interroge la presse. Véritable communicante, elle répond aux différentes invitations des médias et se prête à cet exercice sans difficulté. Avec son mari, elle pose dans « le Palais », résidence du couple présidentiel, pour des magazines comme « Paris Match », dans des tenues de haute couture.
Michelle Auriol décide de restaurer le « Palais » qui avait été mis à mal pendant l'Occupation et de moderniser son intérieur en exposant des tableaux d'artistes modernes. Enfin, avec la complicité de son mari qui enregistre toutes les conversations qu'il tient dans son bureau au cours de ses sept années de présidence, elle établit l'édition d'un livre mémoire, intitulé « Journal d'un septennat ».
Décédée le 21 janvier 1979, à l'âge de 83 ans, Michelle Auriol suscite une sympathie unanime à gauche comme à droite.