Revue de presse · 29 avr. 2009 à 21:05
Remplaçant de Xavier Bertrand au poste de ministre du travail, Brice Hortefeux semble un peu désoeuvré depuis sa prise de fonction. La gestion des mouvements sociaux lui échappe très largement, Christine Lagarde et Patrick Devedjian s'occupent de la relance, Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot font front face aux enseignants et aux personnels hospitaliers. Mais que fait Brice Hortefeux ? L'Express ironisait la semaine dernière sur un "ministre sans emploi", cette semaine, c'est le Canard Enchaîné qui épingle un ministre en proie aux doutes dans les loges avant l'émission de France 2, A vous de juger.
Depuis janvier, Brice Hortefeux n'est pas vraiment épargné par la presse...
A l'exception du "travail le dimanche" qui est d'ailleurs un dossier secondaire, la plupart des réformes liées au travail ont été faites par Xavier Bertrand. Malgré l'élargissement de son périmètre d'action (il a récupéré la ville), le ministère du travail semble être une coquille vide comme le relevait l'Express dans son édition du 23 avril :
"Si Brice Hortefeux n'intervient pas sur les dossiers des entreprises en crise, c'est en raison du périmètre de son portefeuille (...) le ministre du Travail s'occupe certes de dialogue social, de conditions de travail, d'égalité professionnelle, etc., mais il n'est pas celui de l'Emploi, confié à Bercy, selon la volonté de Nicolas Sarkozy, dès mai 2007. De ce fait, tous les sujets brûlants, par exemple le devenir de Caterpillar et d'autres entreprises frappées par la crise, lui échappent. De plus, à l'inverse de Xavier Bertrand, Hortefeux n'a plus à mener les réformes emblématiques du début de quinquennat (service minimum, régimes spéciaux de retraites, etc.)".
Ministre sans emploi pour l'Express, Brice Hortefeux n'est pas mieux loti dans le Canard Enchaîné qui révèle dans son édition du 29 avril que le ministre du Travail a eu un petit moment de panique la semaine dernière, avant son entrée sur le plateau d'A vous de juger, sur France 2 :
"Le ministre du Travail, invité d'A vous de juger, est installé au maquillage, à quelques minutes du début de l'émission. Soudain, vent de panique, Hortefeux se tourne vers deux de ses conseillers présents et leur balance : "Au fait, c'est combien le SMIC ?" Aïe ! Prière de lui trouver en quatrième vitesse la réponse à sa question fondamentale, histoire qu'il ne se fasse pas piéger comme naguère Giscard sur le prix du ticket de métro ou Sarko sur le nombre de sous-marins nucléaires. Aussi sec, les deux conseillers du ministre, manifestement aussi fins connaisseurs du sujet que lui, quittent la loge, avant de revenir cinq minutes plus tard avec la solution : 1321 euros brut mensuels".
Dans son édition du jeudi 19 mars 2009, Le Monde consacrait une pleine page aux premiers pas de Brice Hortefeux dans son nouveau ministère. Confronté à un mouvement social très important, le ministre semblait dépassé par les événements : "Deux jours avant le sommet social de l'Elysée, dans son bureau de la rue de Grenelle, Brice Hortefeux manipule ses fiches. Le ministre des affaires sociales ne cache pas son stress. "P..., il faut que je lise tout cela, moi. C'est très technique ", soupire-t-il. "Je vais répéter avec vous. Ça va être un bon exercice !", sourit-il au journaliste qu'il reçoit. Avec son équipe, il a préparé les propositions sociales qui seront arbitrées le lendemain à l'Elysée. (...)
Mardi 17 mars. Le ministre des affaires sociales affirme qu'il a pris son portefeuille en main. " Au bout de deux mois, on a mesuré la dimension de son ministère. "Pourtant, lorsqu'on l'interroge, il conserve toujours à portée de main ses fameuses fiches. A l'aise sur la politique générale, M. Hortefeux apparaît plus hésitant sur les questions techniques. (...)
Prudence, manque de maîtrise des dossiers ?" Son objectif est de ne pas se planter. On a tellement dit qu'il était là pour être testé que tout le monde attend le faux pas ", analyse un ministre, rappelant que le président de la République l'a propulsé à la tête de ce ministère difficile pour en faire un premier ministrable".
Dans le même numéro, Le Monde consacrait un portrait plus élogieux au conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie. Dans un article intitulé "L'entremetteur", le conseiller de Nicolas Sarkozy était présenté comme un "expert en négociations [qui] connaît depuis plusieurs décennies les leaders syndicaux, chefs d'entreprise et décideurs politiques".
A vous de juger - France 2
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Quiz : Quel ministre a dit "P..., il faut que je lise tout cela, moi. C'est très technique" ?