Enquête · 29 avr. 2009 à 23:20
Contrairement aux précédentes dames de France, Yvonne de Gaulle, surnommée, « Tante Yvonne », n'a pas un sens de l'humour très développé : très attachée aux valeurs traditionnelles, elle ne souffre guère l'évolution des moeurs. Discrète, auprès d'un mari qui estime que les femmes ne doivent pas se mêler de politique, Yvonne de Gaulle ne participe pas aux différents combats du président, préférant s'occuper de ses enfants et de son intérieur.
Cécilia Sarkozy a été la Première dame de France la plus éphémère de l'histoire. Carla Bruni cherche encore sa place à l'Elysée mais participe à toutes les visites officielles du Président de la République. La constitution n'indique aucun statut particulier pour l'épouse du chef de l'Etat et la famille de celui-ci. Pourtant, le conjoint du président de la République est automatiquement sur le devant de la scène. C'est donc à la "première dame de France" de trouver le rôle qu'elle souhaite jouer en fonction de ses envies et de sa personnalité. Portraits de ses femmes de Président.
Série 3/8 : Tante Yvonne à l'Elysée
Yvonne Vendroux est née à Calais, dans le Nord de la France le 22 mai 1900. Elle est issue d'une famille d'industriels. Son père est fabriquant de biscuits et armateur. Après une scolarité dans le Nord, elle est envoyée dans un pensionnat religieux en Ile-de-France, à Asnières-sur-Seine.
A l'occasion de ses 20 ans, ses parents organisent un bal. Elle y rencontre alors le capitaine Charles de Gaulle, son aîné de 10 ans. Un an et un mois plus tard, ils se marient en l'église de Norte-Dame-de-Calais. La même année, naît un garçon, Philippe. Suivent deux filles : Élisabeth (née en 1924) et Anne (née handicapée en 1928). Pendant la Seconde guerre mondiale, tandis que le général Charles de Gaulle part à Londres et appelle les Français à résister contre l'ennemi, il préfère mettre à l'abri femme et enfants, en Angleterre.
D'un naturel discret, Yvonne de Gaulle demeure en retrait de son mari. Tandis que lui est au devant de la scène, elle préfère le suivre de loin, parfois même ne pas l'accompagner dans ses différents déplacements.
Quand le général de Gaulle devient président de la République, en 1958, son épouse veut rompre avec le train de vie que les précédentes dames de France ont instauré au Château. Elle souhaite veiller aux dépenses, ne pas dilapider comme autrefois l'argent public quitte à se montrer pingre. Il en est de même avec les moeurs : elle refuse de recevoir à la table présidentielle les divorcés ou les libertins.
Avec les ministres, elle se montre intransigeante et d'une grande froideur, à l'exception de Georges Pompidou qui dirige la Fondation Anne-de-Gaulle, la fille trisomique du couple présidentiel.
Catholique pratiquante jusqu'à la fin de sa vie, après la mort de son mari en 1970, « Tante Yvonne » entre dans la maison de retraite des soeurs de l'Immaculée Conception à Paris. Elle décède le 8 novembre 1979, à l'âge de 79 ans.