Zapping radio · 30 avr. 2009 à 22:05
Invité pour parler du Grand Paris sur RTL jeudi 30 avril, Bertrand Delanoë a été surpris par la dernière interpellation de Jean-Michel Aphatie : "En partenariat avec RTL, le magazine Capital a enquêté sur les revenus des élus et en lisant la partie qui vous concerne Bertrand Delanoë, on apprend qu'à 58 ans, vous êtes déjà retraité". Le maire de Paris a tenté de se justifier en expliquant que la fonction d'élu local n'ouvrait pas les droits à une sécurité sociale. A 58 ans, il a donc fait valoir ses droits à la retraite pour avoir une assurance maladie puisqu'il avait décidé de ne plus être sénateur.
Avec près 11 années de cotisation en tant que député et sénateur, Bertrand Delanoë perçoit plus de 2000 euros de retraite par mois (voir notre article sur le système de retraite des députés) qu'il cumule avec son salaire de maire.
La présentation du projet de Grand Paris par Nicolas Sarkozy a permis au maire de Paris de refaire une apparition dans les médias, cinq mois après son échec au congrès de Reims. Alors qu'il faisait figure de favori, Bertrand Delanoë a perdu le premier tour du congrès socialiste, sa motion étant arrivée juste derrière celle de Ségolène Royal. Les jeux internes ont ensuite eu raison de sa candidature et Martine Aubry, dont la motion n'était arrivée que troisième au congrès de Reims, a fini par prendre la tête du parti. Depuis cet échec, Bertrand Delanoë avait pris congé de toutes les instances du PS et s'était fait discret dans les médias
Ce retrait annonce-t-il une prochaine retraite politique, le maire de Paris ayant déjà annoncé qu'il ne se représenterait pas dans la capitale en 2012 ? C'est ce que laissait entendre un article de l'Express publié le 26 mars 2009 :
"Alors qu'il lui reste cinq ans de mandat à la maire de Paris, Bertrand Delanoë prépare d'ores et déjà sa succession en mettant en scène Anne Hidalgo. Partout où il va, sa première adjointe l'accompagne. Partout où il n'a pas le temps d'aller, elle le remplace. (...) Il jure qu'il ira jusqu'au bout. Sans parvenir à faire taire les rumeurs qui bruissent dans les couloirs de l'Hôtel de Ville. "Bertrand terminera-t-il son mandat ? s'interroge un maire d'arrondissement. Il gère les affaires courantes mais n'imprime pas de nouveau souffle (...). Depuis novembre, et son échec dans la conquête du PS, quelque chose s'est cassée en lui. Et le mine au point qu'avant Noël il écourtait ses visites de terrain et semblait absent lors des conseils municipaux".
Qualifié de "préretraité" par l'Express, Bertrand Delanoë est en réalité officiellement en retraite, comme l'a annoncé Jean-Michel Aphatie sur RTL à la suite de la publication d'un dossier du magazine Capital. Jean-Michel Aphatie a profité de la venue de Bertrand Delanoë pour dénoncer indirectement le système de retraite très avantageux des parlementaires. Comme nous vous en avions déjà parlé, un député ou un sénateur touche une pension de retraite de 1869 euros pour seulement six ans de cotisation.
Un peu embarrassé, Bertrand Delanoë ne se démonte pas pour autant et considère que ce privilège évident... n'en est pas vraiment un :
(Question à la 7ème minute)
Le cumul de Bertrand Delanoë est une pratique courante en politique. De nombreux responsables de premier plan ont déjà fait valoir leurs droits à la retraite tout en continuant leurs activités d'élus. Ils peuvent donc cumuler les revenus. C'est le cas par exemple d'Alain Juppé, retraité du ministère de l'Economie depuis 2003 et actuellement maire de Bordeaux. A 57 ans et demi, il avait fait valoir son droit à la retraite.
C'était le cas de Jacques Chirac, qui cumulait son salaire de président avec ses multiples retraites. Aujourd'hui, l'ancien président de la République, selon le Canard Enchaîné, cumulerait près de 30 000 euros de pensions de retraite et de revenus par mois : 5250 euros de retraite en tant qu'ancien président, 5322 euros de retraite en tant qu'ancien député de Corrèze, environ 5000 euros de retraite en tant qu'ancien conseiller général et maire de Paris, 2900 euros en tant qu'ancien membre de la Cour des comptes. Et ce retraité cumule ses pensions avec le salaire de membre de droit du conseil constitutionnel, soit 12 000 euros brut.
